Association — Polémique autour de Aides

Suite à la parution d’un article en Une du quotidien Le Parisien censé épingler sa gestion, l’association française Aides se retrouve sous le feu des projecteurs. Revue de web.

Suite à la parution d’un article en Une du quotidien Le Parisien censé épingler sa gestion, l’association française Aides se retrouve sous le feu des projecteurs. Revue de web.

Les accusations

En se basant sur une étude du cabinet Sécafi, le quotidien liste dans son édition du 25 janvier, des abus réels ou supposés qui démontreraient une «crise de croissance» de l’association de lutte contre le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome.

> L’association Aides dans la tourmente – Le Parisien :

De fait, au fil des pages de ce rapport, on découvre que le salaire des directeurs s’arrondit plus souvent que celui des salariés, que les appels d’offres ne sont pas encore systématiques. Et que la part du budget consacré aux missions sociales (60%) y est plus faible qu’ailleurs.

> Aides : la crise en 3 questions – Le Parisien :

Pour le comité de la charte, dès qu’une dépense dépasse « 10% du budget, il faudrait un appel d’offres ». A Aides, les appels d’offres existent certes, mais ne sont pas encore systématiques. Pour les marchés supérieurs à « 100 000 € ou 150 000 € » par an, le cabinet Sécafi préconise donc « des procédures d’appel d’offres », par le biais d’une « commission » ad hoc, ainsi que davantage d’« achats groupés » (pour les préservatifs notamment). A cette dernière suggestion, le DG d’Aides a répondu en 2010 que ce sera « difficile, car les envies de chaque délégation ne sont pas forcément les mêmes ».

> L’ex-président nous répond – Le Parisien :

« Etant magistrat administratif, je suis rémunéré par le Conseil d’Etat qui m’a mis à disposition d’Aides ces dernières années. Mon salaire est payé par l’association et lui est remboursé par une subvention publique versée par l’Etat. Donc, ce ne sont pas les donateurs qui financent mon salaire », explique-t-il en substance. En 2009, le budget prévoyait une rémunération (y compris les charges) de plus de 110 000 € par an.

> Les mauvais comptes d’Aides – Europe 1 :

La rémunération est encore plus généreuse pour Vincent Pelletier, directeur général de l’association. Contractuellement, l’homme peut renégocier son salaire tous les deux ans, et il ne s’en prive pas. Son salaire a ainsi augmenté de 17% entre 2007 et 2009, pour atteindre 9.500 euros par mois. Et quand sa paye n’augmente pas, l’homme peut compter sur une prime, d’une valeur de 6.500 euros en 2008. « Les enquêtes montrent qu’il est dans la fourchette haute, mais reste dans les clous « , se défend Olivier Denoue, délégué général délégué d’Aides.

> « Le Parisien » enquête sur « les mauvais comptes » de Aides – Yagg :

Selon cette enquête, les missions sociales de Aides (prévention, soutien aux malades, distributions de préservatifs, entre autres) ne représentent que 60,3% du budget de l’association, contre 77,8% pour l’Arc et 83% pour l’AFM. En cause également, le coût du démarchage dans la rue, pratique très en vogue: selon le rapport du cabinet d’études Sécafi, le coût de cette collecte est de 40,7%. Il faut dépenser 40,70 euros pour en récolter 100. C’est beaucoup plus selon le rapport que pour d’autres associations: moins de 10% pour le Secours Populaire ou les Restos du cœur.

A lire également

> La gestion de l’association Aides mise en cause par Le Parisien – E-llico
> Aides : des dirigeants bien aidés ? – JIM
> Marseille : L’association Aides dans la tourmente – France 2 / France 3

La réponse de Aides

L’association réagit rapidement et met en ligne les rapports cités dans l’article.

> Calomniez, il en restera toujours quelque chose – Aides :

Le montant des frais de fonctionnement, les « avantages en nature » du président d’honneur de l’association, le « malaise généralisé » des salariés, les « salaires de la direction qui laissent perplexe »… Tout cela n’est qu’un écran de fumée. Profondément indignée et meurtrie par ces allégations détournées, voire mensongères, AIDES étudie toutes les voies possibles, y compris les voies juridiques, qui lui permettront de contester point par point les éléments de cette prétendue enquête.

> La parole des militants salariés – Seronet :

Nous, militants et salariés, engagés dans la lutte contre le VIH/sida et les hépatites sommes indignés par l’article violemment hostile à AIDES « l’association AIDES dans la tourmente », paru ce jour dans le Parisien/Aujourd’hui en France.

Le même jour à 16h00, Aides décide d’organiser, une conférence de presse.

> Aides répond à l’enquête du Parisien – Yagg :

De son côté, Bruno Spire a insisté pour dire que tous les audits et les rapports commandés par l’association présentent depuis des années Aides comme une association à la gestion saine. Sur le salaire du directeur général (9500 euros par mois), Bruno Spire a expliqué que pour se développer, Aides a besoin « d’un dirigeant hautement qualifié » et que le salaire reste dans la fourchette des associations de même taille.

> AIDES diffamée ? La calomnie retombe comme un soufflé – Aides

Laissons le mot de la fin au dernier rapport d’audit, daté de septembre 2010 : «Concernant la partie financière, nous avons noté une bonne santé financière de l’association. Celle-ci s’accompagne d’une gestion rigoureuse, elle-même portée par une réelle volonté de transparence.»

> Les précisions de Aides suite à l’article du Parisien – Aides

En video

> Bruno Spire sur Facebook – Aides
> Christian Saout – Bonjour Docteur

A suivre

La discussion reste vive, évidemment, sur les réseaux sociaux, en particulier autour la page Facebook de l’association. Les commentaires, sur l’ensemble des sites, reflètent une méfiance qui risque, on peut le craindre, de se concrétiser par une baisse des dons, toutes structures de lutte contre le sida confondues. Pour certains, en revanche, c’est la gestion spécifique de Aides qui doit être interrogée.

> L’outrage de Aides – Minorités :

«Ce n’est pas la lutte contre le sida qui est attaquée ici, à moins que Aides se targue de représenter l’ensemble de la lutte contre le sida. Ce sont les grosses associations qui dépensent beaucoup d’argent. Les petites associations n’ont pas vraiment les moyens de se payer des cadres à 9500 euros par mois, je vous assure. C’est ce salaire qui nuit à la lutte contre le sida.»

[Ajout du 31/01/11 : Lien vers Minortités.org et liens vers les précisions de Aides.]