Formation — D.U. Foie et Maladies Infectieuses

L’université Pierre et Marie Curie, en partenariat avec le service des Maladies infectieuses et Tropicales de l’Hôpital Tenon (AP-HP) propose du 23/11/09 au 27/11/09 et du 11/01/10 au 15/01/10 un diplôme d’Université «Foie et Maladies Infectieuses», sous la direction de Philippe Bonnard et Gilles Pialoux.

> Tous les renseignement sont sur l’affiche du D.U., téléchargeable ici (890 Ko, PDF).

Les maladies infectieuses sont provoquées par des virus, des bactéries, des parasites ou des champignons. Elles sont responsables de 14 millions de décès chaque année, partout dans le monde. Plus de 90% de ces maladies surviennent dans les pays en développement .

Mais les pays industrialisés ne sont pas pour autant à l’abri de ces infections. On observe en effet une nette émergence et ré-émergence des maladies infectieuses dans ces pays : leur incidence dans les pays occidentaux a augmenté de 10 à 20% ces quinze dernières années..

Parmi les causes de mortalité, l’infection à VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. occupe une des premières places. Parmi les causes croissantes de morbidité et de mortalité chez les patients infectés par le VIH, les hépatopathies deviennent prépondérantes, de par la prévalence des co-infections par les hépatites virales (30% des patients infectés par le VIH sont porteurs du VHC, et 10% sont porteurs du VHB en Ile de France). Il existe peu de facteurs prédictifs de la vitesse de progression de la fibrose hépatique. Etant souvent silencieuse, elle nécessite une évaluation fréquente, et est indispensable pour conduire les patients au traitement anti VHC dont les taux de succès s’améliorent avec le temps lorsqu’il est prescrit aux stades précoces de la maladie. En l’absence de dépistage et de traitement précoce, les patients évoluent jusqu’à la cirrhose. A ce stade, les traitements sont moins efficaces, plus difficilement supportés, et l’alternative peut être la greffe hépatique. Malheureusement, tous les patients n’y ont pas accès, et certains d’entre eux, arrivés aux stades trop tardifs de la maladie, décèdent avant même l’inscription sur la liste d’attente de la greffe hépatique. Ainsi, la médiane de survie


d’un patient co-infecté par le VIH et le VHC après la première décompensation oedemato-ascitique est de quatre mois. Il faut donc proposer une prise en charge précoce.

De plus, la prise en charge de ces hépatopathies, et le bilan nécessaire à la décision thérapeutique sont rendus complexes par la présence de l’infection à VIH et des interactions entre les traitements antirétroviraux et les traitements spécifiques des hépatites virales

Nouvelles techniques

La difficile prise en charge des hépatites virales chez les sujets infectés par le VIH était aussi probablement liée à la difficulté rencontrée par les médecins à évaluer la fibrose hépatique, quand seule la ponction biopsie hépatique était disponible (crainte d’effrayer le patient, crainte vis à vis du geste, nécessité de refaire une PBH 3 ou 5 ans après la première évaluation quand il n’existait pas d’indication au traitement sur la première PBH,…). Les nouvelles techniques d’évaluation de la fibrose hépatique permettent maintenant d’évaluer la fibrose hépatique de façon plus rapprochée, mais l’utilisation des ces techniques nécessitent des précautions, surtout chez les patients infectés par le VIH. A ce titre, la HAS a recemment édité un guide évaluant la pertinence de l’utilisation des techniques d’évaluation de la fibrose hépatique dans les hépatites virales, éclaircissant les indications, et avertissant sur les éventuelles causes d’erreurs de ces techniques, que ce soit pour le VHB ou pour le VHC, en présence ou non d’une infection VIH.

Les progrès réalisés par les équipes de greffe hépatique permettent maintenant de poser clairement les indications de greffe lorsque les patients sont en échec de leur traitement contre l’hépatite virale, ou sont porteurs d’une lésion carcinomateuse unique ou de petite taille. Les cliniciens en charge de ces patients doivent référer sans tarder leurs patients aux équipes de greffe pour qu’il n’aient pas de pertes de chance en terme de survie.

Par ailleurs, quelques maladies émergentes (hepatite E, Chikungunya et autres arbovirosesArbovirose Les arboviroses sont des maladies virales dues à des arbovirus transmis obligatoirement par un vecteur arthropode (moustique, moucheron piqueur, tique) à des hôtes vertébrés (mammifères, oiseaux), d’où leur nom adapté de l’anglais : ARthropod-BOrne virus. etc…) atteignent spécifiquement le foie, et necessitent probablement que les acteurs du circuit de la Santé bénéficient d’une formation spécifique.

Enfin, l’augmentation régulière du nombre de voyageurs se rendant dans les pays du Sud, et la montée en puissance des collaborations « Nord – Sud » dans le cadre d’échanges inter-hospitaliers rendent une formation s’interessant aux atteintes hépatique tropicales particulièrement adaptée et interessante dans ce contexte.

Objectifs de la formation

Objectif principal :

Connaître les principes du diagnostic et de la prise en charge ainsi que les traitements des infections ayant un tropisme particulier pour le foie.

Objectifs secondaires :

Connaître les principes des traitements de l’infection par le VHC et le VHB.
Savoir poser l’indication d’un traitement anti VHC et VHB chez un patient porteur du VIH.
Savoir diagnostiquer et appréhender les principales pathologies infectieuses notamment tropicales pourvoyeuses d’une atteinte hépatique.

Programme

– cours :

Infections virales et foie (CMV, EBV, HSV (hors virus des hépatites))

Le VIH est-il un virus hépatotrope ?

Schistosomiase hépatique

Vaccination anti schistosomale

Infection tropicale à tropisme hépatique (paludisme, amibiase)

Maladies infectieuses émergentes et atteinte hépatique

Hépatite A et hépatite E

L’infection par le VHB

L’infection par le VHD

L’infection par le VHC

Techniques d’évaluation de la fibrose hépatique

Traitement du VHB et du VHD

Traitement du VHC

Nouvelles molécules ou re-traitements des hépatites virales

Particularités des traitements anti VHC et VHB et infection par le VIH

Pharmacologie des traitements anti-infectieux et hépatopathies

Observance du traitement anti VIH, anti VHC et anti VHB (intérêt et enjeux)

Prise en charge sociale, permanence des soins.

Role des associations dans la prise en charge des hépatites virales

Transplantation hépatique, hépatites virales et infection par le VIH

Cas cliniques interactifs à propos de maladies hépatique tropicales

Vaccinations et maladies hépatiques

Existe-t-il encore un risque de la vaccination anti VHB ?

Etiologies infectieuses évoquer devant la découverte d’un granulome hépatique

Mycobactéries et atteinte hépatique

Pathologie de la restauration immunitaire (VIH, VHB, mycobactéries)

Voyages et maladies hépatiques

Dialyse et hépatite C

Hépatite C en Egypte.

Hépatite B au Sénégal

Hépatites virales en Lybie : l’expérience de la prise en charge du VIH.

Le point sur la recherche sur les hépatites dans les pays du Sud.

Co-infection VIH VHC : la cohorte HEPAVIH

Co-infection VIH VHB : la cohorte Bi-liver.

Marqueurs prédictifs de la réponse au traitement anti VHC (protéomique, IP10)

Transmission mère enfant et hépatites virales