Sous cette bannière helvétique Bernard HIrschel a présente aussi à Casablanca les projets en attente de financements à l’ANRS particulièrement d’actualité après les déclarations de son Directeur, Jean-François Delfraissy (lien) Et tout particulièrement le projet TASPTasp «Treatement as Prevention», le traitement comme prévention. La base du Tasp a été établie en 2000 avec la publication de l’étude Quinn dans le New England Journal of Medicine, portant sur une cohorte de couples hétérosexuels sérodifférents en Ouganda, qui conclut que «la charge virale est le prédicteur majeur du risque de transmission hétérosexuel du VIH1 et que la transmission est rare chez les personnes chez lesquelles le niveau de charge virale est inférieur à 1 500 copies/mL». Cette observation a été, avec d’autres, traduite en conseil préventif par la Commission suisse du sida, le fameux «Swiss statement». En France en 2010, 86 % des personnes prises en charge ont une CV indétectable, et 94 % une CV de moins de 500 copies. Ce ne sont pas tant les personnes séropositives dépistées et traitées qui transmettent le VIH mais eux et celles qui ignorent leur statut ( entre 30 000 et 50 000 en France). «en grappes» proposé, entre autres, par l’équipe de France LERT (Inserm U687) au Kwazulu-Natal en Afrique du Sud, et toujours au point mort faute de financement. L’occasion aussi de mesurer le chemin à parcourir en terme de recherche TASP dans le pays du Nord et dans les pays du Sud.
Agiter les concepts
C’est grâce à Bernard Hirschel que le débat autour de TASP a pris son envol international, même si le thème avait déjà été abordé par d’autres, notamment du côté de Vancouver. Il est l’artisan du Swiss Statement, ce qui lui vaut depuis novembre 2007 de faire le tour du monde sur cette thématique et d’agiter les concepts au passage. Rappelons que le Swiss Statement stipulait qu’«aujourd’hui nous pouvons dire à un couple dont l’un des partenaires est séropositif traité avec un taux de virus indétectable qu’il peut avoir un enfant sans avoir à s’inquiéter de la contamination du partenaire non infecté». Le reste appartient depuis à l’histoire des débats scientifique.
Une polémique qui est sans doute pour beaucoup dans la dénonciation de la situation de la prévention en France et ses blocages, récemment tant par la Cour des comptes, que par la Commission des Affaires Sociales du Sénat.
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