Ce numéro qu’on espère collector reprend l’ensemble des débats qui ont eu lieu ces derniers mois autour de la prévention. Que ce soit par le prisme de la Cour des Comptes. Ou par la mise en perspective des résultats de l’essai clinique randomisé HPTN 052 qui fixe à 96 % l’efficacité du Tasp (treatment as prevention). Ou par les questionnements sur le niveau d’efficacité du Tasp à espérer chez les gays, avec des résultats récents de charge virale au niveau rectal. Sans compter le débat sur la difficile application à grande échelle de la notion de charge virale communautaire.
Enfin, et c’est là un autre raccourci de l’histoire alors même que plusieurs articles de la présente livraison de Transcriptases sont consacrés à la prophylaxie pré-exposition, l’essai français de Prep intermittente chez les gays ANRS-Ipergay débute à Paris et à Lyon, alors que nous sommes sous presse. Avec une question majeure en ce qui concerne cet essai sans précédent : le «gay lambda» répondra-t-il à l’appel d’Ipergay?
Autre court-circuit de l’actualité : lorsque le lecteur de Transcriptases lira ces lignes, la situation française sur le plan des recommandations Prep sera sans doute quelque peu éclaircie par l’avis sollicité par la Direction générale de la Santé auprès du groupe d’experts Yeni, et l’avis du Conseil national du sida sur cette même question. Des avis encourageant à fixer une place à la Prep dans l’arsenal de prévention. Place pour demain qui ne coupe pas l’herbe sous le pied des essais en cours.
Et comme il n’existe pas de perspective de prévention sans retour sur l’information -passée, nous sommes revenus sur la perception de l’avis suisse trois ans après sa paru-tion, et sur ce qu’il a changé au paysage de la prévention sida. Point n’est besoin de convoquer Bachelard pour témoigner que la connaissance scientifique, y compris en matière de prévention, est récurrence de la pensée.
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