Cela a été dit, redit, écrit, pensé : la crise du Covid-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. oblitère tout et apparaît comme un broyeur social. En atteste l’invisibilité des autres grandes causes nationales et des constats de santé publique dont Swaps et vih.org se font les vecteurs. Figures emblématiques de cette oblitération: les journées internationales commémoratives. Qui a entendu parler le 20 novembre de la «Journée du souvenir trans» (TDoR) censée attirer l’attention sur les violences subies et lutter contre la transphobie ? Et quid de la Journée mondiale sans tabac (31 mai), de celle contre l’«abus et le trafic illicite des drogues» (26 juin) ou du récent «Dry January»? Sans compter, pour cause de surinformation CovidCovid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. la quasi invisibilité de la Journée mondiale de lutte contre le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. le 1er décembre dernier. Impossible donc dans cette livraison de Swaps d’échapper à la thématique phare de ces douze derniers mois. C’est ainsi que nous revenons sur l’impact de la pandémie sur les consommations de psychotropes, de substituts nicotiniques ou opiacés, révélé par l’étude Cnam/ANSM Epi-Phare ou la Global Drug Survey.
Mais Swaps n’en oublie pas pour autant son cahier des charges. Le numéro qui clôture l’année noire de 2020 est aussi celui qui célèbre les cinquante ans de la loi de 1970. Une loi votée «à l’unanimité» par l’Assemblée nationale, dans cette période post-gaulliste, dans des conditions de «panique morale» face à la consommation d’héroïne et de pression nord-américaine sur lesquelles reviennent Michel Gandilhon et Alexandre Marchant. Mais la loi de 1970 n’appartient pas aux livres d’histoire, en dépit de son indéniable apport au cadre légal de la réduction des risques (RdR) et de protection des accompagnants (voir les travaux de la Fédération Addiction). L’évolution des consommations et du cadre de la RdR a induit une nécessaire jurisprudence, de 1991 à la loi de Santé 2016 et autant de dissonances dans les prises de position; qu’elles soient des acteurs de terrain, acteurs de la RdR, consommateurs ou acteurs d’une répression inefficace. Yann Bisiou démontre avec force qu’en dépit des évolutions de la loi, elle échoue dans ses ambitions sanitaires, la raison pour laquelle des acteurs comme Terra Nova plaident pour une «légalisation raisonnée» afin «d’assurer une transition économique et sociale» dans les quartiers, tout en investissant dans une vraie politique de santé (p. 19). Bénédicte Desforges1Auteure de « Flic, chroniques de la police ordinaire » aux éditions Michalon (2007), flic et initiatrice du collectif Police contre la prohibition laisse quant à elle peu d’espoirs quant à une possible dépénalisation du cannabis malgré cinquante ans d’échec de la prohibition. En dépit de l’ouverture vers une expérimentation thérapeutique (JO du 9 octobre 2020), d’une commission parlementaire ad hoc et d’un appel pour le «Chanvre bien-être» (voir analyse de Jean-Pierre Couteron).
Gilles Pialoux et Didier Jayle