Indétectable = intransmissible : l’avis suisse a 4 ans

A l’époque, on avait parlé de pavé dans la mare. Avec le recul, c’était une petite bombe. L’avis suisse sur l’effet préventif des traitements (charge virale indétectable = quasi suppression du risque de transmission) vient de fêter ses quatre ans. L’occasion de revenir sur l’accumulation d’éléments qui a fait d’une déclaration polémique une évidence scientifique.

30 janvier 2008 : le pavé dans la mare
L’étincelle qui allait mettre le feu aux poudres a eu lieu dans une obscure publication, le « Bulletin des médecins suisses ». Un avis (téléchargeable ici) à l’usage des médecins donc. Mais popularisé par le professeur genevois Bernard Hirschel, avant sa publication, en décembre 2007. Titre volontairement provocateur : « Les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace, ne transmettent pas le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. par voie sexuelle ». Embarras chez les chercheurs, les médecins et les acteurs de prévention (sur le mode : « Comment gérer ce message complexe ? »). Double révolution pour les personnes : l’espoir de pouvoir ne plus être considéré – ni de se considérer – comme une bombe virale ; la possibilité s’ouvrant de choisir une méthode préventive adaptée à ses besoins. Ces déclarations définissaient trois critères pour un risque estimé comme étant inférieur à 1 sur 100 000 : une charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. indétectable depuis 6 mois, une observanceObservance L’observance thérapeutique correspond au strict respect des prescriptions et des recommandations formulées par le médecin prescripteur tout au long d’un traitement, essentiel dans le cas du traitement anti-vih. (On parle aussi d'adhésion ou d'adhérence.) parfaite, et l’absence d’IST. Des critères considérés comme « prudents » et « conservateurs » par Bernard Hirschel lui-même.

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