La consommation d’alcool a baissé ces cinquante dernières années, selon Santé publique France en raison de la diminution de la part du vin. Les Français de 15 ans et plus boivent en moyenne 11,7 litres par habitant en 2017, mais le pays reste dans le peloton de tête en comparaison internationale, au 6e rang parmi les 34 pays de l’OCDE.
«Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et sa culture», écrivait Roland Barthes dans ses Mythologies. Si la mythologie s’effrite, la mondialisation du goût et des pratiques fait apparaître de nouveaux breuvages, cocktails sucrés, eaux alcoolisées, voire boissons sans alcool. Réduction des risques ou multiplication des invitations?
Peut-on défendre l’abstinence alcoolique en France, pays de tradition et de culture(s) ? Cette question mérite un examen approfondi, entre représentations sociales, rites d’initiation, racisme tempéré et autres saveurs passées. Initialement paru sur le site de SOS Addictions, cet article s’y frotte…
De plus en plus de voix dénoncent les collusions entre le «lobby des alcooliers» et un pouvoir politique vulnérable aux pressions économiques. Mais le monde médical est-il lui-même imperméable aux influences également redoutables de l’industrie pharmaceutique? Dans le match qui oppose les défenseurs du raisin qui fermente à ceux des pilules qui soignent nos cerveaux, l’argument du profit est une arme à double tranchant.
La loi de santé publique sur l’alcool et le tabac, qui visait notamment l’encadrement de la publicité en faveur de l’alcool et son interdiction pour le tabac, a été promulguée le 10 janvier 1991. Que nous dit-elle, en 2021, de la réduction des risques, de la santé publique et de la politique des drogues en France? Un dossier publié dans notre revue Swaps, n°98-99.