Poster of the day — Je m’autoteste, tu t’autotestes, il s’autoteste…

«Poster of the day», le poster du jour, une sélection absolument subjective par Elisabete de Carvalho pour Sida Info Service/SIS Association à l’occasion de la Conférence Aids 2014 de Melbourne. Ici, les questions soulevées par l’utilisation des autotests aux Etats-Unis. 

Les autotests pour dépister le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. devraient être autorisés en France cette année. Les Américains, qui y ont accès depuis 2012, en sont déjà à tester (!) leur utilisation dans différents contextes. L’étude présentée dans ce poster, à défaut d’une méthode irréprochable, soulève plusieurs questions pertinentes autour de l’utilisation de ces outils.

Faut-il cibler une population clé ?

40 % des Afro-Américains n’ont jamais réalisé de test de dépistage du VIH alors qu’ils représentent plus de la moitié des personnes vivant avec le virus aux Etats-Unis. De ce fait les dépistages tardifs, au stade sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. ou avec un faible taux de CD4, sont majoritaires dans cette population. Cela signifie-t-il que les autotests ne doivent pas être accessibles à tous ?! Non. Cela signifie que dans une population clé, ils peuvent augmenter significativement la proportion de personnes dépistées.

Faut-il accompagner ?

Pour cette étude, deux groupes ont été créés : dans l’un, le test a été réalisé seul ; dans l’autre, un travailleur de santé communautaire a accompagné la personne. (Mais accompagner un autotest, ça revient à faire un test rapide à orientation diagnostique, non ?!)

 S’il s’agit de vérifier qu’avec un accompagnement la proportion de tests effectués correctement est plus élevée, et que l’orientation vers une prise en charge en cas de résultat positif est plus facile, ça se tient. Bingo ! C’est le cas et on s’en doutait un peu. Il n’empêche : cela attire l’attention sur la simplicité d’utilisation et de lecture du résultat, la place ducounseling pré et post test, et l’orientation en fonction du résultat.

Si le test est positif ?

5 des 60 participants ont été diagnostiqués positifs au VIH : 2 parmi les personnes accompagnées, 3 parmi celles l’ayant réalisé seules (dont une qui a été « rattrapée » car elle n’avait pas pu correctement réaliser le test). Sur ce type d’échantillon, difficile d’extrapoler les résultats. Si l’ensemble des personnes accompagnées ont été orientées vers le soin, 3 personnes sur les 5 autotestées positives (ou n’ayant pas pu réaliser le test), n’ont pas pu l’être.

Et si le test est négatif ?

L’ensemble des participants à cette étude ont reçu un pré et post counseling. Mais dans la vraie vie, lorsque les personnes feront leur autotest seules, que se passera-t-il ? Fort heureusement, dans la grande majorité des cas, le résultat sera négatif.

Conclusion

Dans les deux cas, personne séropositive mais aussi séronégative, il sera intéressant d’orienter les personnes vers des services qui pourront leur fournir des explications, les aider, les soutenir, les orienter.  Tiens… Par exemple… vers le 0 800 840 800 ou www.sida-info-service.org 😉

Cet article a été précédemment publié sur la page FB de SIS.