Nutrition — VIH, pauvreté et sécurité alimentaire dans les pays industrialisés

Un bon état nutritionnel est important lorsque l’on vit avec le VIH. Mais de nombreuses personnes atteintes vivent dans la précarité, voire la pauvreté, et ont du mal à se procurer l’alimentation dont elles auraient besoin. Une synthèse canadienne (pdf, 247Ko) effectue un état des lieux sur le rapport entre VIH, pauvreté et sécurité alimentaire, sur les populations particulièrement touchées ainsi que sur les recherches et politiques nécessaires pour améliorer cet état de fait.

La sécurité alimentaire est un important déterminant de santé. Elle existe lorsque toutes les personnes ont, à tout moment, un accès économique et physique à une alimentation suffisante et équilibrée afin de satisfaire leurs besoins énergétiques. Chez les personnes vivant avec le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. (PvVIH), un bon état nutritionnel est essentiel au maintien d’une fonction immunitaire correcte et d’une bonne santé. Or la prévalence de l’insécurité alimentaire chez les PvVIHPVVIH Personne vivant avec le VIH dans un pays industrialisé comme le Canada va de 49 à 71% selon les études.

L’insécurité alimentaire est significativement associée à une charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. plus élevée, un taux de lymphocytes T CD4+ plus bas, un risque de décès prématuré ainsi qu’à une fréquence plus grande de rapports sexuels non protégés. Elle est également un obstacle à l’accès aux soins de santé. Chez les PvVIH, les facteurs qui prédisposent à l’insécurité alimentaire et à ses conséquences entraînent selon Weiser un cercle vicieux, entretenu par « des processus nutrionnels, mentaux et comportementaux« . Les déterminants de santé agissant aux niveaux ecologiques, économiques et sociaux contextualisent et renforcent ce lien.

Plusieurs types de populations sont particulièrement menacés par ce phénomène: les groupes ethniques; les femmes, notamment celles en situation de monoparentalité et ayant des enfants à charge; les personnes de plus de cinquante ans chez lesquelles peuvent s’ajouter des facteurs aggravant l’insécurité alimentaire comme l’isolement social et/ou une mobilité réduite.

Les politiques visant à réduire l’impact des inégalités sociales sur la santé ainsi que des stratégies communautaires d’accès aux aliments pourraient être les mesures les plus efficaces pour diminuer l’insécurité alimentaire chez les PvVIH.

> Le VIH/sida et la sécurité alimentaire dans les pays riches en ressources (pdf, 247Ko) / J. Slater, CCNMI (Centre de Collaboration Nationale des Maladies Infectieuses), Canada. – Note mauve (La), janvier 2012, n° 35. – 8 p.