Source: Pourquoi Docteur
Plus d'un million d'Européens vivent aujourd'hui avec le virus du sida. L'épidémie progresse toujours.
En 2016, plus 57 000 nouveau cas de VIH ont été dépistés en Europe, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pas moins de 1 115 000 patients européens souffrent actuellement du virus, Russie non comprise. La moyenne atteint 7,7 cas pour 100 000 habitants.
L'épidémie continue de progresser, notamment en Europe orientale où ont été dépistés 80% des nouveaux cas de VIH.
La transmission du virus augmente chez les personnes hétérosexuelles dans la partie orientale, tandis que la transmission du virus augmente chez les hommes ayant des rapports homosexuels en Europe de l'Ouest. L'injection de drogues a provoqué un tiers des nouvelles infections dans les pays d'Europe orientale.
"En moyenne, il faut trois ans entre le moment où une personne est infectée et celui où le diagnostic est posé, ce qui est beaucoup trop long", plaide le docteur Andrea Ammon, directrice du centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).En Europe de l'Est, 1 personne infectée sur 3 ne connaît pas son statut VIH, contre 1 sur 7 dans le reste de l'Europe.
Sur les 150 000 personnes atteintes du sida en France, 25 000 ignorent qu'elles sont séropositives. En 2016, le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH est estimé à environ 6 000, selon l'INVS. La catégorie des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes est toujours la plus touchée.
Selon un sondage Ifop-Bilendi* publié mercredi 21 mars à l'occasion du Sidaction, 26 % des Français âgés de 15 à 24 ans pensent à tort qu'il existe des médicaments pour guérir du sida (13% de plus qu'en 2009), 21% qu'un vaccin peut empêcher la transmission du virus et 32% qu'ils ont moins de risques que les autres d'être contaminés.
Source: Hornet
Dans la ligne de son livre Les années sida à l'écran (ErosOnyx), Didier Roth-Bettoni livre une série documentaire radio intitulée Quand la création raconte le sida.
Ces quatre émissions exceptionnelles d'une heure chacune sont diffusées sur France Culture du 9 au 12 avril. Elles seront disponibles ensuite en podcast.
Didier Roth-Bettoni, également auteur de L'homosexualité au cinéma (La Musardine), a interviewé Robin Campillo, Elisabeth Lebovici, Christophe Martet et beaucoup d'autres. Ces entretiens s'accompagnent d'extraits de films ou d'archives passionnantes: on peut ainsi entendre les voix de Hervé Guibert, Jean-Luc Lagarce, Nan Goldin, Guillaume Dustan ou Cyril Collard.
On retrouve ici une partie des thèmes abordés dans Les années sida à l'écran, à savoir la représentation de l'épidémie par les artistes, mais en élargissant aux autres disciplines, le théâtre, la photographie, la littérature, la danse -- les danseurs ont été particulièrement touchés, avance notamment Elisabeth Lebovici, autrice de Ce que le sida m'a fait (JRP Ringier), et à la manière dont le sida a aussi avant tout impacté les artistes eux-mêmes et leur corps.
Un travail qui a bien sûr un intérêt mémoriel: « Quand on aura disparu il y aura encore un pan de l'histoire, et de leur histoire [celles des morts] qui s'en ira. », glisse d'ailleurs l'un des intervenants dans le quatrième épisode. « Ce ne sont pas des mémoires figées », complète Didier Roth-Bettoni, joint par téléphone. « Pour tous mes interlocuteurs, ces mémoires ne sont pas fermées, et sont porteuses d'avenir. »
« Et il s'agit aussi de redonner la parole à ou d'évoquer des artistes dont on parle peu. Les romans de Christophe Bourdin [auteur du roman autobiographique Le fil], par exemple, ne sont plus édités ou lus », ajoute-t-il.
Avec la baisse du prix des médicaments et la mobilisation des financements domestiques et internationaux, la démédicalisation est l’un des trois grands leviers à activer d’urgence pour accélérer la lutte contre le sida et venir à bout de l’épidémie. Démédicalisons ! #PourUnMondeSansSida A l’occasion de la 9ème édition de Conférence internationale francophone VIH/Hépatites (AFRAVIH), Coalition […]
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Source: demedicalisons.org
À l'occasion de la Conférence Internationale Francophone VIH/Hépatites qui se tient à Bordeaux (AFRAVIH) du 4 au 7 avril 2018, nous, personnes séro-concernées, travailleurs communautaires, médecins, infirmier.ère.s, associatifs et activistes unis au sein de Coalition PLUS, lançons un appel à la levée immédiate des barrières à la démédicalisation du dépistage et de la prise en charge pour accélérer la riposte au VIH, dans une pleine complémentarité avec la prise en charge médicale classique. Sans un soutien fort des médecins, scientifiques et responsables institutionnels, la totale implication des communautaires dans la riposte peinera à être, enfin, largement opérationnalisée.
L'heure n'est plus à l'autosatisfaction sur nos progrès : chaque année près de deux millions de personnes contractent le VIH et près d'un million de personnes meurent de causes liées au sida (ONUSIDA, 2017). L'épidémie continue de faire rage, notamment parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, les travailleur.se.s du sexe et les usagers de drogues, pour lesquelles seul le travail acharné des communautaires a montré son efficacité à répondre à leurs besoins spécifiques, sans jugement. Aux côtés des médecins, en liaison avec le système de prise en charge médicale existant, les communautaires apportent une contribution complémentaire et indispensable.
Cet appel à la démédicalisation sollicite une conscience en action, des actes politiques et réglementaires ainsi que des moyens pour œuvrer concrètement aux 90-90-90. Cette stratégie a fait ses preuves dans le ciblage et l'atteinte des populations clés, la réduction de la crainte de la stigmatisation et l'amélioration des taux de rétention dans le soin.
Oui, la démédicalisation est le pari gagnant de notre lutte : délégation du dépistage rapide à des agents de santé communautaires des structures publiques et des associations communautaires, initiation du traitement ARV par les infirmier.e.s et distribution ARV par les agents de santé communautaires, mise à disposition des autotests et de la PrEP pour les populations les plus exposées au VIH, ou encore accès communautaire à la prescription de la charge virale et au traitement post exposition. Démédicaliser, c'est être au plus près des populations clés.
28 mars 2018 – A l’occasion de la 9ème Conférence internationale francophone VIH/hépatites (AFRAVIH) qui réunit chercheurs, médecins et acteurs associatifs du monde francophone du 4 au 7 avril 2018 à Bordeaux, Coalition PLUS lance la campagne Pour un monde sans sida : démédicalisons ! [dossier de presse en lien] Démédicaliser pour éliminer l’épidémie de VIH/sida, cela peut […]
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Le député de Paris, M. Hugues RENSON pose une question écrite à la Ministre des Solidarité et de la Santé sur l'accès du traitement post-exposition pour que ce traitement d'urgence soit accessible dans les pharmacies ou par prescription de médecins généralistes. Ci-dessous la question. Réponse de la Ministre... à suivre ! Question écrite n° 6868 de M. Hugues Renson Publiée le 27 mars 2018 M. Hugues Renson attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur l'accessibilité du traitement post-exposition au VIH, qui est un des outils pour éradiquer l'épidémie du VIH/Sida en France. Ce traitement, pris dans les heures qui suivent une prise de risque, réduit de façon importante le risque de contamination par le virus. Or deux jeunes sur trois ne connaissent pas ce recours possible après un risque. En plus de ce problème de connaissance, la difficulté d'accès à ce traitement est un autre frein à son utilisation. En effet, les personnes qui ont un accident d'exposition ne peuvent que s'adresser aux services d'accueil et d'urgence des hôpitaux. Ceci est vécu comme un obstacle, en raison des délais d'attente aux urgences, les services des urgences devant gérer un flux de patients, en traitant les urgences vitales puis fonctionnelles, alors que l'accident d'exposition sexuel n'est pas considéré comme une urgence vitale et donc positionné en bas d'une hiérarchie des urgences. En outre, le manque de discrétion et le jugement porté sur ces patients nuisent à l'accueil des utilisateurs. Enfin, dans certaines zones rurales, l'éloignement géographique des services d'urgence des hôpitaux constitue un frein additionnel à la prise du traitement qui doit être débutée le plus vite possible après l'exposition au risque. Ainsi, il lui demande si une modification réglementaire est envisagée pour que le traitement soit accessible dans les pharmacies ou par prescription de médecins généralistes, afin d'accroître la prise du traitement post-exposition en France. Il lui demande également s'il est envisagé de mettre en place une plus grande formation des acteurs qui accueillent les utilisateurs.
Source: Libération (blog) / Thierry SchaffauserComment les politiques françaises favorisent l'épidémie de VIH et autres IST chez les travailleurSEs du sexeLors de la cérémonie des Césars, Robin Campillo rappelait ce que toutes les associations de lutte contre le sida disent depuis longtemps: à savoir que la pénalisation des clients précarise considérablement les travailleurSEs du sexe et fragilise la santé, en rendant plus difficile les actions de prévention et d'accès aux soins.Ce constat est encore + fort que lorsque s'appliquait la pénalisation du racolage public. Auparavant on pouvait passer une nuit en garde à vue, mais on retournait travailler le lendemain et on arrivait à maintenir ses niveaux de revenus. Avec la pénalisation des clients, un phénomène de précarisation sans précédent voit le jour, qui au lieu d'inciter les travailleurSEs du sexe à arrêter le travail sexuel tel que le pensaient les hommes politiques, renforce le pouvoir des clients dans la négociation des services sexuels.
Seule association nationale en Equateur active dans la riposte communautaire au VIH, Kimirina, membre de Coalition PLUS, travaille quotidiennement aux côtés des populations les plus affectées par l’épidémie, et notamment les femmes. Renforcer les liens entre les femmes vulnérables et le système de santé A travers son action, l’association établit et renforce également les liens […]
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A l’automne 2017, une équipe de chercheurs lançait un cri d’alarme dans la revue scientifique de référence The Lancet: la gravité de l’épidémie de VIH chez les usagers-ères de drogues est actuellement sous-estimée, et rares sont les pays à mettre en œuvre les mesures adéquates de réduction des risques (RdR). Dans le monde, seul 1% […]
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Source: DH.beL'administration Trump a licencié ce qu'il restait du comité officiellement chargé de conseiller le président américain sur la lutte contre le VIH/sida (PACHA), font savoir les médias américains vendredi. Six membres du conseil avaient déjà démissionné en juin pour protester contre les politiques sanitaires de l'administration. Les dix derniers membres restants ont été licenciés, selon le Washington Post.Les contrats ont pris fin immédiatement, selon le quotidien qui cite l'épidémiologiste Patrick Sullivan.M. Sullivan a été nommé pour un mandat de quatre ans en mai 2016 sous d'administration de l'ancien président américain Barack Obama.PACHA, fondé en 1995, fournit des avis à l'administration américaine au sujet des politiques, recherches de traitements et prévention du virus VIH et du sida."L'administration Trump n'a pas de stratégie pour faire face à l'épidémie actuelle, ne cherche aucun avis d'expert pour formuler des politiques relatives au VIH", a déploré l'avocat Scott Schoettes défendant la cause des LGBT dans l'organisation Lambda Legal qui a démissionné cet été.Seulement 40% des personnes vivant avec le VIH aux Etats-Unis ont accès à des traitements cruciaux pour leur survie.
Source: Coalition PLUSA l'occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, Coalition PLUS rappelle que si des progrès ont été réalisés ces 20 dernières années, encore 46%[1] des personnes vivant avec le VIH/sida dans le monde n'ont pas accès au traitement. Une injustice d'autant plus intolérable que les moyens techniques et scientifiques pour mettre fin au sida existent.Le 9 décembre 1997, à la conférence sur le sida en Afrique à Abidjan, le Président français Jacques Chirac déclarait : « Il serait choquant, inacceptable et contraire à la plus élémentaire des solidarités d'assister sans réagir à l'instauration d'une épidémie à deux vitesses. Comment pourrions nous continuer à invoquer les droits de l'Homme et la dignité humaine dans les enceintes internationales si, dans le même temps, à l'abri des meilleures raisons, nous acceptions que des millions de malades restent privés pour toujours des thérapies les plus efficaces ? »[2].Ce discours fondateur de la France a lancé la mobilisation internationale contre le sida. Le Fonds de solidarité thérapeutique international (FSTI), créé sous le gouvernement de Lionel Jospin, a servi de modèle pour la création en 2001 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui finance la moitié des traitements antirétroviraux disponibles dans les pays pauvres.Vingt ans après, la science a démontré qu'une personne séropositive à VIH sous traitement et avec une charge virale indétectable ne transmet plus le virus, et d'immenses progrès ont été réalisés : 20,9 millions de personnes sont désormais sous traitement[3], contre 7,7 millions en 2010[4], et la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant a permis de mettre 77 % des femmes enceintes ou allaitantes vivant avec le VIH sous antirétroviraux en 2015, évitant ainsi 1,6 million nouvelles infections chez les enfants depuis 2000[5].« Ce sont des résultats dont nous pouvons être fiers, mais le sida n'est pas une épidémie du passé. » a déclaré le professeur Hakima Himmich, Présidente de Coalition PLUS. « Des millions de personnes restent encore exclues de la prévention et du soin, en majorité dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Nous ne pouvons pas les laisser de côté. »
Depuis bientôt 30 ans, l’Association de lutte contre le sida (ALCS), membre de Coalition PLUS, milite auprès des communautés les plus affectées par l’épidémie. Aujourd’hui, au Maroc, elle est la seule association impliquée à la fois dans la prévention de l’infection à VIH, l’accès aux soins et la prise en charge médicale et psychosociale des […]
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Plusieurs organisations de lutte contre le VIH/sida en Roumanie, dont ARAS, membre de Coalition PLUS, ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre et au ministre de la Santé roumains pour demander la mise en œuvre d’un programme national de prévention de l’épidémie. Augmentation drastique des nouvelles infections chez les populations-clés En Roumanie, les efforts […]
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Interview de Jean-Luc Romero pour le site Funéraire Info. C’est fait, et c’est un des combats de toute une vie : la levée de l’interdiction des soins sur les patients atteints du VIH sera effective à partir du premier janvier prochain. Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le SIDA, a répondu à nos questions, sur cette avancée, et sur la pétition d’un syndicat qui s’y oppose, soulignant qu’il existe d’autres problèmes bien plus préoccupants… Une avancée longtemps attendue Jean-Luc Romero, ça y est, la levée de l’interdiction des soins de conservation sur les défunts atteints de HIV et d’hépatite a été levée, on imagine que c’est une joie pour vous ? « C’est un soulagement, en effet, et la fin d’une injustice. Nous étions un des seuls pays au monde à imposer ces restrictions, sans raisons acceptables. C’est l’aboutissement d’une démarche entamée par le gouvernement précédent et menée au bout par l’actuel. » Cette levée sera effective à partir du premier janvier 2018, pourquoi pas avant ? « Oui, c’est une date qu’avait fixée Marisol Touraine lorsqu’elle avait entamé le processus, et qu’a reprise Agnès Buzyn, qui lui a succédé. Il est vrai que cette levée aurait pu être effective immédiatement, mais on ne va pas faire la fine bouche : ça a été un tel travail, pour obtenir ce résultat, attendu par les malades et leurs familles depuis si longtemps, que ça reste une bonne nouvelle. » Dans le même temps, une pétition circule pour demander le maintien de cette interdiction « Oui, cela m’attriste. Je note qu’elle a obtenu en quelques jours moins de 300 signatures, alors que nous, pour celles que nous avons proposées lorsque nous réclamions la levée de l’interdiction des soins, en obtenions des milliers en quelques heures. » Jean-Luc Romero précise « Il n’y a pas de risque de contamination si les procédures sont convenablement suivies, et les précautions universelles sont prises. Par contre, les produits utilisés pour les soins de conservation sont, eux, pour certaines très toxiques, et les cancers professionnels sont une réalité. Pourquoi les syndicats ne se saisissent pas plutôt de ce sujet ? » Sur la transmission du VIH, on parle d’un manque d’informations sur les risques « Les risques ne sont jamais à négliger, quelle que soit la cause de décès d’une personne. Un corps humain recèle un danger pour ceux qui le manipulent, c’est pour cela qu’il faut systématiquement faire montre des précautions obligatoires, port des protections, des gants… Ce qui m’inquiète, ce n’est pas de voir un professionnel faire un soin de conservation sur un patient atteint du HIV dans les règles de l’art. Ce qui m’inquiète, c’est de voir des professionnels manipuler des corps sans gants. Ce n’est pas une pique contre les milieux du funéraire, c’est général. L’autre jour, une connaissance me disait qu’il avait vu une infirmière faire une prise de sans sans gants. Là il y a un risque. » Jean-Luc Romero précise « Dans les années 90, en pleine période d’explosion de l’épidémie de SIDA, quand personne ne savait encore trop ce que c’était, les thanatopracteurs ont certainement procédé sans le savoir à des soins sur des personnes atteintes du Virus. Aujourd’hui encore, rien qu’en France, il y a 25 000 porteurs qui ne savent pas qu’ils sont atteints. Et malgré cela, il n’y a aucun cas documenté de transmission par cette voie. Il y a aussi des thanatopracteurs qui nous soutiennent, et qui me disent que, souvent, ils n’ont pas connaissance des causes de la mort. ». Aucun cas documenté ? « Non. Il y a eu, il y a quelques années, le cas d’un thanatopracteur américain qui prétendait avoir été contaminé durant un soin, mais on a fini par savoir que la transmission s’était faite dans un autre contexte, par voie sexuelle. » Avez-vous déjà assisté à un soin de conservation ? « Oui, bien entendu. Et je connais bien l’univers du funéraire, puisqu’en trente ans de militantisme, j’en ai vu partir, des amis. Je sais que c’est une opération invasive, mais je sais aussi que des règles dans le port de protections sont là pour maîtriser ces risques. En revanche, je sais aussi que les produits utilisés à base de formol causent des cancers, là il y a des cas documentés et avérés, et que les thanatopracteurs qui s’escriment contre la levée de l’interdiction perdent de vue les vrais problèmes. Peut-être que certains ont intérêt aussi à ce qu’on ne pose pas les bonnes questions… » Viendriez-vous au salon funéraire en novembre prochain si vous y êtes invités ? « Avec plaisir, je n’ai jamais refusé le débat. Un échange courtois de points de vue et d’arguments est toujours constructif, c’est comme cela qu’on avance ». Une main tendue, donc, avis aux intéressés.
En réaction à la pétition lancée par le syndicat des thanatopracteurs s’opposant aux soins de conservation pour les personnes porteuses du VIH ou d’hépatites virales, 20 associations adressent ce jour une lettre ouverte à M. Cedric Ivanès, Président du Syndicat des thanatopracteurs (SPTIS) A l’attention de Monsieur Cédric Ivanès, Président du syndicat des thanatopracteurs (SPTIS) Signataires : Act Up-Paris, Act Up Sud-Ouest, Actif Santé, Actions Traitements, AIDES, ARCAT, ASUD, CiGales, Le Collectif Hépatites Virales (CHV), Le Collectif TRT-5, Dessine-moi un mouton, Elus Locaux Contre le Sida, Envie, Nova Dona, Sida Info Service, Sidaction, Sol En Si, SOS Hépatites, SOS homophobie, Transhépate >> Lire notre dossier complet sur les soins funéraires / de conservation sur elcs.fr Objet : levée de l’interdiction des soins de conservation pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale Monsieur le Président, La levée de l’interdiction des soins de conservation pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale entrera en vigueur le 1er janvier 2018. Cette avancée est le fruit d’un long combat des associations luttant contre le VIH/sida ou les hépatites virales, conforté par les avis du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), du Défenseur des droits, de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Haut conseil à la santé publique (HCSP). Le décret final a également été validé par le Conseil national des opérations funéraires (CNOF). Elle a par ailleurs fait l’objet de plusieurs réunions de concertation pilotées par la Direction Générale de la Santé pendant près d’un an, avec la participation des représentants des professionnels du secteur funéraire, dont vous-même en tant que représentant du Syndicat Professionnel des Thanatopracteurs Indépendants et Salariés (SPTIS). Information que vous semblez omettre de communiquer aux personnes à qui vous adressez votre pétition, nombreux étant les signataires indiquant que cette décision aurait été prise sans concertation, ce qui est donc totalement faux. Le SPTIS a pourtant décidé récemment de lancer une pétition contre la levée de cette interdiction sur le site Change.org, l’appuyant sur une série de mensonges, contre-vérités et de stigmatisations. Vous commencez par y expliquer sans trembler que l’interdiction des soins de conservation pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale autorise « les toilettes mortuaires, un acte qui est identique au soin, à l’exception des actes invasifs de conservation (sutures et incisions) et qui permet de se recueillir dans les mêmes circonstances auprès du défunt » C’est un pur mensonge, et vous le savez très bien. Si cela est effectivement le cas dans les 36h qui suivent le décès, la thanatomorphose fait ensuite son œuvre et l’état du corps n’est plus du tout le même dans les jours qui suivent si des soins ne sont pas réalisés. Oser dire que les proches du défunt peuvent se recueillir dans les mêmes conditions est donc faux, et même outrancier au regard de l’expérience de nombreux proches depuis trente ans. Vous y dévoyez un rapport de l’OMS qui alerte sur la hausse des contaminations liées aux soins médicaux, et qui parle de la protection des patients, alors même que l’OMS autorise la pratique des autopsies à condition de respecter les précautions universelles préconisées. Vous y expliquez que s’il n’a à ce jour jamais été fait mention d’un cas de transmission du VIH à un professionnel des soins funéraires, c’est grâce à l’interdiction de soins. C’est évidemment faux. Nous savons que près de 25 000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir en France, et il est donc absolument certain, comme le mentionnent certains signataires de votre pétition, que des soins funéraires ont été pratiqués sur des défunts porteurs du VIH sans que vous le sachiez et surtout, sans que ces personnes en aient même eu conscience de leur vivant. De plus, il est scientifiquement prouvé aujourd’hui qu’une personne ayant connaissance de sa séropositivité aujourd’hui et étant sous traitement antirétroviral a une charge virale indétectable dans le sang et ne transmet pas le VIH. Cette interdiction, nous l’avions toujours dénoncée pour cette raison : elle entraînait un sentiment de fausse sécurité pour les thanatopracteurs, alors que l’application des précautions universelles pour tous les corps devait être la norme, comme cela est le cas pour tous les patients lorsque sont pratiqués, par des chirurgiens par exemple, des gestes et soins invasifs. Seules des précautions universelles peuvent garantir que vous ne rejoignez pas « la longue et triste liste des contaminés » comme vous l’écrivez odieusement. Vous expliquez ensuite que « pour l’heure, aucun vaccin ni médicament ou antibiotique n’est efficace sur ce type de maladies infectieuses ». Si aucun antibiotique n’a d’effets contre des virus, cela va de soi, vous oubliez que : Des vaccins existent contre les hépatites virales A (depuis 1995) et B (depuis 1982) ; Des nouveaux traitements contre l’hépatite C permettant une suppression du virus (98 % des personnes en première intention de traitement), supprimant de fait les possibilités de transmission ; Des traitements antirétroviraux existent depuis 1996. Nous ne sommes donc plus dans la situation des débuts de l’épidémie où les personnes décédaient sans avoir bénéficié d’un traitement et dont la charge virale au décès pouvait être très élevée. Il existe même des Traitements post-exposition (TPE), et des traitements préventifs (prophylaxie préexposition - PrEP), auxquels ont d’ailleurs régulièrement recours les professionnels de santé à la suite d’accidents d’exposition au sang (AES). Vous considérez que qualifier de « discriminante » l’exclusion des défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale serait « une insulte à [votre] engagement et à [votre] code déontologique ». Or, l’article 225-1 du Code pénal dispose clairement que : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement […] de leur état de santé ». Cette discrimination est d’ailleurs punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elle consiste à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service, par exemple des soins de conservation. Enfin, vous menacez d’avoir recours à votre « droit de retrait ». Or, comme démontré plus haut, la pratique de soins de conservation sur un défunt porteur du VIH ou d’une hépatite ne présente manifestement aucun « motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent », sauf en cas de défectuosité des systèmes de protection, qui relève de la responsabilité de l’employeur. Aussi, force est de constater que cette pétition, dans la lignée de vos déclarations publiques, n’a pour objet que d’entretenir des représentations erronées et stigmatisantes sur les personnes vivant avec le VIH ou une hépatite virale, et de refuser de garantir les précautions universelles à la pratique des soins de conservation pour tous les défunts, telles qu’elles ont clairement été définies par l’arrêté entourant notamment la réalisation des soins funéraires à domicile.. Nous espérons donc que ces arguments scientifiques et légaux sauront vous convaincre de retirer votre pétition, dans le respect de l’article 2 de votre code de déontologie qui rappelle que « le thanatopracteur se doit de respecter les règlements, lois et décrets mis en place par le législateur dans le cadre de sa mission ». Recevez, Monsieur le Président, nos salutations militantes. Mikael Zenouda, président d’Act Up-Paris Louise Lourdon, présidente d’Act Up Sud-Ouest Marek Korzec, Président d’Actif Santé Arnaud Carrere, président d’Actions Traitements Aurélien Beaucamp, président de AIDES Christian Doubrère, président d’ARCAT Miguel Velazquez , Président d’ASUD Kévin Clavier, Président de CiGales Georges Point, vice-président de Dessine-moi un mouton Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida Hervé Rivier, président d’Envie Mustapha Benslimane, président de Nova Dona Arame Reymes-Mbodge, directrice de Sida Info Service Florence Thune, directrice générale de Sidaction Maxime Lartas, président de Sol En Si Yann Mazens, Directeur de SOS Hépatites Joël Deumier, Président de SOS homophobie André Le Tutour, Président de Transhépate Le Collectif Hépatites Virales (CHV) Le Collectif TRT-5
Nous, populations clés de l’épidémie de VIH, vivant avec le VIH ou exposés au risque de contamination, refusons de n’être que de simples chiffres. Des réponses équitables doivent être apportées à nos besoins essentiels. Il est temps de mettre fin aux répressions que nous subissons. La définition des populations clés peut varier selon les contextes, […]
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