Le Conseil d'Etat a rejeté ce jeudi le recours, déposé avec Mousse, Stop Homophobie, le Comité Idaho France et notre association ELCS, contre les critères de sélection des donneurs de sang, qui excluent les hommes ayant eu des rapports avec un autre homme dans l'année. En juillet 2016, Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, l'avait ouvert, tout en imposant une abstinence de douze mois. Le fait d'avoir eu des relations homosexuelles représentait auparavant une contre-indication permanente. « Les autorités sanitaires doivent privilégier les mesures les mieux à même de protéger la sécurité des receveurs lorsque les données scientifiques et épidémiologiques disponibles ne permettent pas d'écarter l'existence d'un risque », souligne ainsi le Conseil d'Etat, confirmant dans sa décision, qu'une sélection des donneurs est possible, à condition toutefois qu'elle soit effectuée « en fonction de critères objectifs liés à l'exposition au risque des donneurs pour éviter des discriminations à l'encontre de certains candidats au don. » « Il existe une période pendant laquelle une personne peut avoir été contaminée par le VIH sans que le virus puisse être détecté, même par les tests de dépistage les plus efficaces », note-t-il en outre en citant les travaux de l'Institut de veille sanitaire. En dépit de ce rejet, une évolution ultérieure des conditions du don du sang n'est cependant pas exclue : « Les nouvelles conditions de don de sang permettront aux autorités sanitaires de disposer d'éléments d'appréciation supplémentaires dans la perspective d'une possible évolution des critères de sélection », conclut le Conseil. >> Notre dossier sur le don du sang
Le tweet du Président d'ELCS
L’#Espagne et l’#Italie interdisent légitimement le don du sang aux personnes (gays/hétérosexuels) quand ils ont des comportements à risque : la #France préfère obliger tous les #gays à être abstinents ! Allez comprendre ! En attendant on manque de sang... https://t.co/RG6EDXFbdB— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 30 décembre 2017
> Lire aussi, le communiqué de Stop Homophobie
Cinq associations demandent l’abrogation de l’arrêté sur le don du sang Communiqué de Presse - Paris, 23 juin 2017 Les associations Mousses, Sida Info Service, Comité Idaho France, Stop Homophobie et Elus locaux contre le SIDA demandent aujourd’hui à la Ministre chargée de la Santé d’abroger l’arrêté interdisant à 94% des hommes homosexuels de donner leur sang. Alors que l’Etablissement français du sang a lancé une « campagne d’urgence » le 9 janvier 2017, l’arrêté du 5 avril 2016 impose encore une abstinence sexuelle de 12 mois pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes souhaitant donner leur sang. Cette interdiction revient dans les faits à exclure 93,8% d’entre eux du don du sang. L’essentiel est et reste la sécurité des receveurs de dons du sang. Cependant, un délai d’exclusion de 12 mois pour les gays au lieu de 4 mois pour les hétérosexuels n’a aucune incidence sur les risques de contamination. Les tests actuels permettent en effet de dépister avec certitude le VIH dans le sang des donneurs, à moins que ceux-ci n’aient été infectés depuis moins de 12 jours, durée de la « fenêtre silencieuse ». Ce délai peut justifier une exclusion temporaire du don du sang, proportionnée à la durée de la fenêtre silencieuse. Or, la durée d’exclusion temporaire est aujourd’hui en France 10 fois supérieure à la durée de la fenêtre silencieuse pour les hommes hétérosexuels et 30 fois supérieure pour les hommes homosexuels. Selon Me Etienne Deshoulières, avocat des associations, « cette distinction entre hétérosexuels et homosexuels n’est fondée sur aucune justification médicale ou épidémiologique. Il s’agit d’une discrimination pure et simple opérée en raison de l’orientation sexuelle, qui tend à stigmatiser les rapports sexuels entre hommes et à faire des gays des citoyens de seconde zone ». C’est pourquoi nous demandons à la Ministre d’abroger l’arrêté du 5 avril 2016 sur le don du sang. A défaut, nous engagerons un recours devant le Conseil d’Etat pour faire annuler cet arrêté.
Notre coup de coeur
Nous publions la vidéo du comédien et humoriste Jérémy LORCA pour l'ouverture du don du sang pour tous, elle date de 2014.... mais toujours d'actualité.... > Lire notre dossier complet ----- "En 2012, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, affirmait : "Oui, je mettrai fin à l'exclusion du don de sang, parce que chaque prélèvement est contrôlé d'abord, et parce qu'il est dévastateur à tous les niveaux d'accréditer une forme de présomption de séropositivité des hommes homosexuels. Il n'y a pas de population à risque, mais des pratiques à risques." Deux ans plus tard, rien n'a changé. Et pourtant. Il faut chaque jour 10.000 donneurs pour répondre aux besoins et les dons du sang sont en baisse constante. Il est question de permettre l'égalité des droits. Le droit de sauver une vie.
La sécurité lors d'une transfusion repose sur un interrogatoire précis du donneur et sur une quantité importante de tests pratiqués. Au moindre doute le don de sang n'est pas accepté ou bien le sang prélevé est détruit. La quantité et la précision des tests pratiqués rendent donc la transfusion sanguine très sûre. Malgré toutes les précautions prises il reste un « risque résiduel », c'est-à-dire une part infime de dons de sang qui présentent un risque de contamination. Sur la période 2012-2014, les risques (...)
La sécurité lors d'une transfusion repose sur un interrogatoireprécis du donneur et sur une quantité importante de tests pratiqués. Au moindre doute le don de sang n'est pas accepté ou bien le sang prélevé est détruit. La quantité et la précision des tests pratiqués rendent donc la transfusion sanguine très sûre. Malgré toutes les précautions prises il reste un « risque résiduel », c'est-à-dire une part infime de dons de sang qui présentent un risque de contamination. Sur la période 2012-2014, les risques (...)
Le samedi 9 avril, le nouvel arrêté fixant les critères d'inclusion au don du sang a été publié, nouvelle étape depuis l'annonce en novembre dernier des principaux points de la révision. Act Up-Paris participant au groupe de travail don du sang initié par la DGS, nous souhaitons revenir sur quelques points, en association avec Act Up Sud-Ouest.
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Égalité des droits Homophobie
Source: La nouvelle républiqueEn France, le VIH ne tue (presque) plus. Le regard sur les personnes séropositives, lui, a peu évolué : " Il y a un gros risque de mort sociale ". Témoignage. Je l'ai appris le 31 décembre 2014, par téléphone, suite à un don du sang. David a 24 ans. Peau dorée, tee-shirt noir sur torse sculpté, coupe à la mode, il a l'enthousiasme des garçons de son âge, l'insouciance en moins. Il y a un an et quatre mois, il est « mort, et est né à nouveau ». « Ce jour-là, j'ai fait le deuil de ma vie sans le VIH », explicite-t-il.La vie avec, aujourd'hui, c'est une prise de médicament quotidienne, des symptômes et effets secondaires plus discrets, une espérance de vie quasi-normale, et la possibilité d'atteindre une charge virale indétectable, donc d'être « non-contaminant ». Ça, c'est pour les progrès de la médecine. Pour le reste : « En France, on ne meurt plus physiquement du VIH, mais il y a un risque de mort sociale », assène David.
Source: Swissinfo.chTricher pour pouvoir aider. C'est la situation dans laquelle se trouvent les hommes homosexuels en Suisse, exclus - au nom du principe de précaution - du don du sang depuis l'éclatement de l'épidémie de Sida. Mais des voix s'élèvent désormais pour exiger la levée d'une interdiction jugée discriminatoire.«L'interdiction est une bonne chose pour les personnes qui ont des partenaires sexuels à gauche à droite, mais ce type de comportement n'a rien à voir avec l'homosexualité.»Stoyan«Vous êtes-vous exposés à la situation suivante? Rapports sexuels entre hommes depuis 1977.» Tous les donneurs de sang en Suisse doivent au préalable répondre par écrit à cette question, qui figure parmi une vingtaine d'autres. Ceux qui cochent la case «oui» n'ont pas le droit de donner leur sang.
Source: SeronetLes Etats-Unis ont supprimé le 20 décembre dernier l'interdiction faite aux gays de donner leur sang, en la remplaçant par l'obligation d'une abstinence sexuelle pendant un an avant tout don. Cette décision, prise par l'Agence américaine des médicaments et de l'alimentation (FDA) intervient dans la foulée de décisions similaires en Australie et au Japon. En France, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé en novembre dernier que le don du sang serait ouvert dès le printemps aux homosexuels n'ayant pas eu de relations sexuelles durant les 12 derniers mois précédant le don. Cette mesure met fin à une interdiction prononcée aux Etats-Unis en 1983, rappelle l'AFP. "Les données scientifiques les plus précises dont nous disposons justifient cette période d'attente de douze mois aux Etats-Unis", a commenté Peter Marks, le directeur adjoint du centre de recherche de la FDA. L'agence du médicament américaine a expliqué "avoir pris en considération plusieurs données récentes, des études sur l'épidémiologie et les rapports d'autres pays ayant changé leur politique sur le don du sang des homosexuels". L'interdiction de donner son sang continuera cependant de s'appliquer aux travailleurs et travailleuses du sexe et aux personnes consommatrices de drogues par injection, a précisé la FDA dans un communiqué.
La ministre française de la Santé a annoncé la levée progressive de l'exclusion du don du sang frappant les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH) depuis 32 ans.Source: 360°«Donner son sang est un acte de générosité, de citoyenneté, qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle», a expliqué Marisol Touraine aujourd'hui. Dès le printemps prochain, en France, les HSH n'ayant pas eu de relation sexuelle depuis douze mois pourront subir un don total (cellules et plasma); ceux qui ont eu un partenaire unique durant les quatre derniers mois ne pourront donner que leur plasma. Ce dispositif sera évalué ultérieurement, en vue, le cas échéant, d'une généralisation du don de sang pour les homosexuels.
A partir du printemps 2016, les homosexuels pourront donner leur sang sous conditions, a annoncé la ministre de la santé Marisol Touraine, mercredi 4 novembre 2015, dans un entretien accordé au Monde. « Dans un premier temps, le don du sang sera ouvert aux homosexuels n'ayant pas eu de relations sexuelles avec un autre homme depuis douze mois. Les homosexuels pourront donner leur plasma s'ils sont dans une relation stable depuis quatre mois ou s'ils n'ont pas eu de relations sexuelles sur la même (...)
4 novembre 2015, présentation du porjet de nouvel arrêté sur le don du sang. Les homosexuels et autres HSH ne pourront maintenant donner leur sang que s'ils ont été abstinents de tout rapport sexuel l'année précédant le don de sang total, alors qu'il n'est demandé aux hétérosexuels qu'un partenaire sexuel dans les quatre derniers mois.
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Égalité des droits Homophobie
Retrouvez le Président d'ELCS, Jean-Luc Romero, dans le Grand Journal de Canal Plus, le 4 novembre, pour intervenir sur l'ouverture du Don Du Sang.
(A partir de 16'00)
Le Grand Journal du 04/11/15 - Part. 1 : avec Jean-Luc Romero et Jean-Claude Ameisen
Discours de Jean-Luc Romero-Michel, Président d’Elus Locaux Contre le Sida aux XXe Etats généraux d’Elus Locaux Contre le Sida sur le thème « La réduction des risques comme exercice de démocratie » Paris, le 4 novembre 2015 – Ministère de la santé Madame la Ministre, Madame la Présidente, Mesdames, messieurs, Chers amis, Nous ne le savons que trop bien : dès que l’on parle de drogues en France, la décision ne se fait pas ou très rarement sur des critères objectifs et raisonnables. Les passions se déchaînent, les torses se gonflent, le ton se fait inquisiteur, la morale devient toute puissante. Et pourtant cela fait plus de 10 ans que la politique de réduction des risques a été légalisée, qu’elle est défendue et approfondie aussi à bien à gauche qu’à droite. Rendons à César ce qu’il appartient à César et souvenons-nous du rôle majeur et fondateur de Simone Veil ou Michèle Barzach. Il est amusant de noter que la RDR, ainsi légalisée va à l’encontre de la dogmatique loi de 70 qui pénalise l’usage et a pour but l’éradication de toute drogue. La RDR est une politique pragmatique qui prend en compte l’usager dans son entierté sans avoir pour but de le faire renoncer à l’usage de substances. Pas simple pour le grand public de s’y retrouver entre cette injonction irréaliste d’un monde sans drogues et d’un pragmatisme humain et efficace. Sans nul doute, un jour, il faudra revenir, frontalement, sur la loi de 70. Passons. La politique de RDR est une des politiques sanitaires les plus efficaces qu’il soit : les usagers de drogue représentaient 30% des découvertes de séropositivité au VIH dans les années 90. Moins de 2% aujourd’hui. Pour autant, la RdR ce n’est pas une politique miracle ; c’est une politique qui doit être soutenue, qui doit être approfondie. Voir en elle un politique miracle et donc figée, c’est la tuer ! Pourquoi ce titre « La réduction des risques comme exercice de démocratie » ? La démocratie, c’est le fait de penser, d’organiser, de mettre en œuvre la liberté, l’égalité, plus globalement les droits de l’homme dans la Cité. C’est le fait de reconnaître en l’autre son égal, c’est le fait de le reconnaître comme citoyen à part entière. Et c’est là le fondement même de la RDR. J’en ai parlé il y a quelques secondes en évoquant la loi de 70. La RDR donne des droits ou plutôt reconnait des droits. J’ai l’habitude de le dire : aucune substance n’enlève à l’homme son humanité, je le pense profondément et ce n’est pas faire preuve d’angélisme ou d’aveuglement que de dire cela. Concrètement, la RdR emporte le droit à la santé en premier lieu et on ne peut que se féliciter que la loi de santé admette la RDR au sein du monde carcéral. Enfin devrais-je dire ! Cette politique emporte le droit à la sécurité, je pense notamment au fait de ne pas être considéré comme un délinquant et cela rejoint le débat sur la loi de 70 et son impérieuse remise en cause. Elle emporte également le droit à la dignité. En donnant aux usagers la possibilité de s’occuper de leur propre santé, via la mise à disposition de matériel ou via les programmes d’éducation à l’injection, elle le reconnaît de ce fait un statut de citoyen. Alors oui, si l’on accepte que la démocratie n’est pas qu’un système juridique mais que c’est un régime politique intrinsèquement lié à la notion de respect et promotion des droits humains, la RDR est bel et bien un exercice de démocratie. La démocratie s’exerce aussi sur le plan local et bien sûr si le thème de ces Etats généraux est « la RdR comme exercice de démocratie », vous pouviez de vous-même compléter en disant « exercice de démocratie locale ». Je veux parler évidemment des salles de consommation à moindre risque, thème tabou il y a encore quelques années, thème qui grâce à l’engagement des acteurs de santé, grâce à leur sens de la pédagogie, aura trouvé dans les prochaines semaines une concrétisation. Je me réfère là à la loi de santé qui autorise officiellement son expérimentation. On ne nous aura rien épargné depuis quelques années sur ce thème : plus les caricatures étaient fausses, plus les ficelles étaient grosses, plus les affirmations étaient mensongères, meilleur c’était. Alors certes, nous sommes des latins, nous aimons l’exagération, le débat passionné, les coups de sang mais quand tout cela ne se résume qu’en de piètres mensonges englués dans une idéologie moralisatrice, je ne suis pas sûr que cela soit constructif. Peut-être peut on aimer ce côté latin mais on peut aussi aimer le pragmatisme suisse, il n’y a pas de honte à cela ! Je vais très souvent à Genève, notamment à la rencontre du Quai 9, structure qui gère des dispositifs de réduction des risques et je suis toujours surpris par son inscription au sein du quartier, son intégration. Je discute souvent avec la direction de Quai 9 et je suis toujours étonné du pragmatisme des riverains, de la police, des politiques, qui ne dégainent pas à chaque fois leur diatribe anti-usagers comme peuvent le faire les politiques en France. Rappelons que dans le cadre du référendum tenu le 30 novembre 2008, le peuple suisse a appuyé à 68 % la révision de la loi sur les stupéfiants basé sur quatre piliers dont le traitement avec prescription d’héroïne ! A 76% même, à Genève, ville pilote de cette politique pragmatique et audacieuse. La recette que Quai 9 utilise est la même que celle utilisé par les structures de RDR en France qui certes n’ont pas à gérer, pour le moment, de dispositifs aussi médiatisés que les salles de consommation à moindres risques mais qui, au quotidien, font preuve elles aussi de transparence et d’échanges avec les riverains. Car c’est bien de cette façon que les dispositifs seront le mieux intégrés et acceptés. Non pas en les cachant car cela crée de la suspicion et des peurs irraisonnées et dures à raisonner. Ce sont bien l’application de principes de démocratie locale qui permettront l’acceptation : journées portes ouvertes, relations continues avec le voisinage, les acteurs municipaux. C’est un travail au quotidien à mener, un travail de médiation sociale, un travail d’information et de communication. Ce n’est pas simple, cela prend du temps mais c’est comme cela que l’on doit faire. Quand on connait quelque chose, on en a définitivement moins peur. Cela vaut pour tout, y compris la RDR. Je viens d’évoquer un des articles de la loi de santé et ne peux bien évidemment ne pas évoquer plus largement cette loi de santé dans sa globalité. Même si elle n’est pas définitivement adoptée, on en connaît désormais les grandes lignes. Cette loi est réellement essentielle et je le crois et le dis sincèrement, impactante pour l’avenir. Rassurez-vous mes louanges ne sont pas en lien avec le lieu de la tenue de ces Etats généraux même si nombreux sont celles et ceux dans cet immeuble qui ont œuvré sur la loi et qu’ils l’ont pensé et je tiens à saluer la ténacité de Marisol Touraine et notamment sa ténacité sur les salles de consommation. Evidemment, je ne peux pas vous détailler toutes les avancées ou les manques de cette loi, alors permettez-moi, arbitrairement, de vous donner quelques unes des mesures qui me semblent les plus intéressantes. Ce qui est certain dans tous les cas, c’est que cette loi ne se limite pas aux seuls débats d’actualité, ni aux seuls engagements de programme du Président de la République, François Hollande, sur la tarification et les parcours de soins. Cette loi a bien sûr vocation à travailler sur ces thématiques mais va aussi plus loin, englobant de ce fait l’ensemble du champ sanitaire. Plusieurs focus peuvent être faits au-delà de la question de la réduction des risques pour les usagers de drogues, thème déjà évoqué. Premier focus, évidemment le plus décrié, critiqué, villipendé : la généralisation du tiers payant. Au-delà des hurlements et des postures, des déclarations fracassantes sur la main mise des mutuelles sur santé, cette mesure phare était nécessaire. Rappelons tout de même que, d’après les dernières enquêtes, ce n’est pas moins de 25% des personnes en ALD qui ont déjà renoncé à une consultation du fait de l’avance de frais. Cette simple donnée suffit à elle-même à justifier cette grande mesure de santé publique permettant un accès égalitaire aux soins. En somme le droit à la santé pour toutes et tous. Deuxième focus : le dépistage. Nous le savons toutes et tous, le dépistage du VIH et des hépatites est au cœur de la réponse sanitaire. Si l’on parle du VIH, l’enjeu est clair : dépister celles et ceux qui ignorent leur séropositivité, dépister celles et ceux qui sont les plus exposés au risque d’infection du VIH comme les HSH, les migrants originaires d’Afrique sub-saharienne, les trans. Dépister mieux. Dépister plus. Alors avec la réforme des CDAG/CIDDIST, le lancement des autotests de dépistage du VIH et donc dans la loi, cette consécration du TROD, tout cela va évidemment dans le bon sens. Connaître sa séropositivité est déjà un acte de prévention : rappelons quand même, sans nullement culpabiliser ou pointer du doigt mais ce sont les chiffres qui le disent, que 75% des nouvelles contaminations sont le fait des 20% des malades qui ignorent leur statut sérologique. Troisième focus : la lutte contre les discriminations. Les avancées sont nombreuses. Sur les refus de soins, sur le droit à l’oubli pour les personnes atteint de pathologiques chroniques, et sur deux combats que porte ELCS depuis plusieurs années : l’ouverture du don du sang aux HSH et la fin de l’interdiction des soins de conservation pour les défunts séropositifs. Autant de mesures qui vont dans le bon sens, celui très simple mais si essentiel du respect des personnes. Voilà ce que je voulais dire sur cette loi de santé. Mais vous le savez, le monde de la lutte contre le VIH/sida est exigeant : non pas parce que ce serait là le caprice d’associatifs qui auraient toujours l’Etat dans le viseur, Etat coupable de tous les maux notamment sa lenteur. Non, si nous sommes exigeants c’est que, pendant ce temps, les contaminations continuent, c’est que la maladie et les discriminations et la précarité qui en découlent malheureusement sont la cause de terribles souffrances. Alors comme l’affirmait ELCS dans une précédente campagne de communication : « l’inaction tue ». De quoi exactement je souhaite parler : bien évidemment de la PrEP, (prophylaxie pré-exposition), c’est-à-dire la prise de médicament anti-VIH par des séronégatifs dans un but préventif. Alors bien sûr ce sujet dépasse le thème de ces 20e Etats généraux mais je pense essentiel d’en parler. Soyons très clairs : aujourd’hui, nous savons comment arrêter la transmission du VIH/sida. Promotion de la prévention combinée, autorisation de la PrEP, d’une PreP financièrement accessible, TasP et donc dépistage diversifié tant dans ses formes que dans ses lieux et temps de proposition, mise sous traitement immédiate dès connaissance de la séropositivité. La feuille de route est claire, scientifiquement prouvée, scientifiquement demandée également, aussi bien par l’Organisation mondiale de la santé, que par le rapport Morlat. Aujourd’hui, on attend quoi pour autoriser la PreP ? L’ensemble des associations est mobilisée sur cette question et nous attendons une réponse de la Ministre à la hauteur des défis. Encore une fois, il ne s’agit pas de jouer les insatisfaits, il s’agit d’éviter les contaminations en mettant en œuvre l’ensemble des outils dont nous disposons. J’espère sincèrement que le 1er décembre sera l’occasion une annonce forte sur la PreP et l’annonce, bien sûr, de sa gratuité. Sachons toutes et tous, pouvoirs publics y compris, nous souvenir des leçons du passé : la frilosité politique est bien souvent une erreur, en tous cas, elle l’est quand elle porte sur la santé publique. Alors sachons faire preuve d’un courage pragmatique comme cela est le cas pour la loi de santé publique. Je vous remercie et vous souhaite des débats très constructifs, même si pour la 1èrer fois, je ne pourrai être présent pour conclure nos Etats Généraux. Mais Patrick Teisseire, notre secrétaire général, conclura, j’en suis sûr, bien mieux que je ne l’aurai fait. Bons travaux !
Paris, le 4 novembre 2015 Communiqué de presse Ouverture partielle du don du sang aux gays : Une décision symbolique attendue Une décision qui ne va pas assez loin Jean-Luc Romero-Michel, président d’Elus Locaux Contre la Sida (ELCS) se dit très satisfait que la ministre, Marisol Touraine, ait tenu ses engagements et est suivie de manière très attentive ce dossier de l’interdiction opposée aux homosexuels de donner leur sang, et ce à vie. Ceci constitue un indéniable progrès. Pour rappel, dès 2006, ELCS avait saisi la HALDE de cette interdiction et ensuite le Défenseur des droits en 2011. >> DOSSIER >> Le combat d'ELCS sur le don du sang pour tous depuis plus de 10 ans Pour autant, le président d’ELCS juge que cette décision ne va pas assez loin et reflète une nouvelle fois une vision fondée sur les populations à risques et non sur les comportements à risques, en somme une vision toujours marquée par une stigmatisation des homosexuels. Une nouvelle fois, une énième fois, afin de garantir tant le respect des droits humains que la santé publique, Jean-Luc Romero-Michel demande que ce soit les comportements à risque qui soient pris en compte et non l’orientation sexuelle. Comme l’Espagne et l’Italie l’ont fait depuis plus de 10 ans ! Etre gay n’est pas un risque, être hétérosexuel n’est pas un risque. Le seul risque, ce sont les comportements !
La Ministre, Marisol Touraine annonce "Fière et heureuse de lever enfin l'exclusion du don du sang des homosexuels. Fin d'une discrimination et d'un tabou" Le président d'ELCS, Jean-Luc Romero réagit : "Je me réjouis de la levée par @MarisolTouraine de la fin de l'exclusion du #DonDuSang des #gays, mais n'approuve pas les conditions." "Pour assurer la sécurité transfusionnelle, le #dondusang doit être interdit si comportements à risques (hetero/#gay) et non à une population"
Je me réjouis de la levée par @MarisolTouraine de la fin de l'exclusion du #DonDuSang des #gays, mais n'approuve pas les conditions.— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 4 Novembre 2015
Pour assurer la sécurité transfusionnelle, le #dondusang doit être interdit si comportements à risques (hetero/#gay) et non à une population— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 4 Novembre 2015
Fière et heureuse de lever enfin l'exclusion du don du sang des homosexuels. Fin d'une discrimination et d'un tabou. https://t.co/EHhkVEyxzO— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 4 Novembre 2015
Source : http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/11/04/des-2016-les-homosexuels-pourront-donner-leur-sang_4802760_823448.html