ICASA 2017 — De la prévention de la transmission mère-enfant du VIH à celle de l’hépatite B

Lors de la session plénière du mercredi 6 décembre, le Dr Franck Lule, Ouganda, Directeur régional de l’OMS a abordé les disparités de la prévention de la transmission du VHB au niveau mondial.

Depuis 2009, on estime que 1.6 millions d’infections VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. du nouveau-né ont été évitées. Les avancées sont néanmoins variable d’un pays à l’autre, avec 95% de couverture ARV des femmes enceintes et 84% des N-Né en Afrique du Sud et en Ouganda, mais seulement 36% pour les mère et 21% pour les nouveau-né au Nigeria. Mais en parallèle, 257 millions de personnes vivent avec une hépatite B active dans le monde, et les hépatites B et C ont causé 1.34 millions de décès en 2015, 7ème cause mondiale de mortalité, plus que la mortalité liée au VIH.

En Asie sud-Sud Est, 40% des infections HBV de l’enfance sont liés à une transmission mère-enfant, contre 10% en Afrique ; les autres ont lieu dans la petite enfance. Le risque mère-enfant se situe essentiellement en perpartum, avec des taux de transmission de 70-90% en cas d’AgHBe positif, contre 5-30% pour les femmes AgHBe-. 90% des enfants infectés à la naissance vont développer une forme chronique.

L’inefficacité des politiques vaccinales, les taux élevés de complications à l’âge adulte, le fait que les enfants infectés risquent d’infecter leurs proches sont autant d’arguments pour une prévention plus efficace.

En 2015, moins de 40% des pays (et seulement 10% en Afrique) administrent la dose vaccinale de la naissance qui est absolument essentielle et hautement efficace pour prévenir la transmission mère-enfant à la naissance :  l’objectif est d’être à 50% en 2020 et 90% en 2030. En parallèle la couverture vaccinale globale doit encore s’améliorer : elle est de 83% en 2015 et doit passer rapidement au-delà de 90%, mais tant que l’on ne fera pas la dose vaccinale de naissance, on ne gagnera pas la bataille, puisque les enfants s’infectent avant d’avoir reçu leur première dose de vaccin du programme « classique » à 6 semaines. Le vaccin coute < 1$ la dose, et cette absence de dose à la naissance est plus une question de volonté politique que de charge financière réelle (99% des nouveaux-nés au Botswana reçoivent une dose de vaccin HBV à la naissance).

Les cinq interventions majeures proposées par l’OMS pour réduire la morbi-mortalité liée aux hépatites sont la PTME, la vaccination des enfants, la sécurité transfusionnelle, la réduction des complications, et le diagnostic/traitement.

L’administration d’un traitement préventif pendant la grossesse – tenofovir – disponible dans la plupart des programmes nationaux pour le VIH est en cours d’étude… l’OMS attend encore des « preuves »… (NDR : comme dans la chronique de la session HBV et grossesse du topo de M. Nguyen à la CROI 2017, on est sidéré de cette prudence, qui fait fi des millions de femmes enceintes traitées avec du ténofovir pour leur grossesse « VIH »… mais il est certain qu’il est plus couteux d’administrer du tenofovir pendant toute une grossesse plutôt que de faire une dose de vaccin à 1$ à la naissance…).

Si l’on regarde les choses en face, tous les outils sont là : dépistage, vaccin HBV, traitement de l’HBV et traitement de l’hépatite C : cela devrait normalement nous permettre de mettre fin aux hépatites dans un délai raisonnable… (NDR : qui dépendra de la volonté politique d’y arriver…).

Ces chronique de l’ICASA 2017 ont été réalisées et publiées en intégralité par Cédric Avrieux sur le site du COREVIH-Bretagne. Nous les republions ici avec l’aimable autorisation de l’auteur.