IAS 2017 — Implémentation de la PrEP par TDF/FTC en France : bilan à 1 an

Les données portent sur la période entre le 4 Janvier 2016 et le 28 Février 2017 ayant fait l’objet d’un rapport à l’ANSM tous les 3 mois : le nombre cumulé est de 3 405 participants pour lesquels une initiation de PrEP a été réalisée (n = 2 774). 

Le nombre de praticiens s’établit à 392 dont 23 % (n = 90) travaillant dans un CeGIDDCeGIDD Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) des infections par les virus de l'immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles. Ces centres remplacent les Centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) depuis le 1er janvier 2016. La PrEPPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®. a essentiellement été initiée dans des hôpitaux (85 %). La Région Parisienne est très représentée (58,7 %) : Paris représente 92 % des initiations en Ile de France (figure 1) avec 3 centres représentant 34,1 %, 21,2 % et 17,4 % des initiations.

Carte de l'implémentation de la PrEP par TDF/FTC en France, 2017

Les principales caractéristiques démographiques sont détaillées dans le tableau I, de même que les facteurs de risque de contamination par le VIH (tableau II).

Tableau I

Tableau II

Au total, 4 cas de séroconversionSéroconversion Période d'apparition, dans le sang, d'anticorps spécifiques en réponse au virus. ont été recensés soit un taux de séroconversion de 0,28 % personnes.année : deux cas au cours de la prise de PrEP (dont 1 en fait déjà infecté avec seulement un Elisa réalisé et pas de confirmation par WB) et deux après l’interruption de la PrEP. Le bilan en “vraie vie” de la RTURTU Recommandation temporaire d’utilisation. L’ANSM peut encadrer des prescriptions non conformes à l’autorisation de mise sur le marché (AMM), sous réserve : qu'il existe un besoin thérapeutique non couvert et que le rapport bénéfice/risque du médicament soit présumé favorable, notamment à partir de données scientifiques publiées d’efficacité et de tolérance. Les RTU ont une durée maximale de 3 ans renouvelable. est donc largement positif, avec la confirmation que les utilisateurs (principalement en schéma “à la demande”) sont à risque élevé de contamination. Ces résultats soulignent aussi la nécessité d’un suivi régulier au long cours et la dispensation des messages habituels de prévention.

D’après Molina JM et al., poster WEPEC0939 

Gilles Pialoux et l’équipe du e-journal, Jean-Philippe Madiou, Guillaume Gras et Valérie Martinez, couvrent à Paris la 9e conférence de l’IAS, du 23 au 26 juillet 2017.