IAS 2017 — Première année de PrEP dans un centre parisien : il ne faut pas baisser la garde…

Cette étude réalisée à l’hôpital Tenon porte sur 337 utilisateurs de PrEP sur la période Janvier 2016 à Janvier 2017. Il s’agit essentiellement d’HSH (94,7 %) d’un âge moyen de 38 ans, avec des antécédents d’IST dans les 2 ans précédents retrouvés chez plus de la moitié (58,2 %) des participants. 

Près de 60 % se déclarent consommateurs de substance psychoactives (essentiellement amphétamines, cathinones et cocaïne) et les “slammeurs” sont en minorité (3,6 % tout de même). Le nombre médian de partenaires sexuels dans les 3 mois précédents est de 15 (de 0 à 200) et le nombre de rapports sexuels non protégés de 4 sur la même période (67 % déclarent avoir des difficultés avec le préservatif…). Le taux déclaré de bonne observanceObservance L’observance thérapeutique correspond au strict respect des prescriptions et des recommandations formulées par le médecin prescripteur tout au long d’un traitement, essentiel dans le cas du traitement anti-vih. (On parle aussi d'adhésion ou d'adhérence.) de la PrEPPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®. (68,5 % de schéma “à la demande” issu de Ipergay et 31,5 % de PrEP journalière) est de 95,5 %. Le nombre d’IST diagnostiquées est de 251 (figure) dont 39,8 % avec une ou plusieurs ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  La grande majorité (94,1 %) étaient asymptomatiques et ont été traitées.

Figure

Un cas de contamination VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. a été recensé au cours du suivi à 1 mois avec un virus porteur d’une résistance au FTC (M184I) décrit dans un autre poster (WEPEC0947). Cette étude montre donc qu’il ne faut pas baisser la garde, qu’il s’agisse des IST – quasiment toujours asymptomatiques – ou de l’éventualité des virus résistants. La consultation de PrEP a également permis de proposer au cours du suivi une vaccination contre l’hépatite A, B ou le méningocoque aux patients qui n’étaient pas déjà vaccinés (soit à, respectivement, 20,6 % ; 28,4 % et 13,9 % des participants). 

Gilles Pialoux et l’équipe du e-journal, Jean-Philippe Madiou, Guillaume Gras et Valérie Martinez, couvrent à Paris la 9e conférence de l’IAS, du 23 au 26 juillet 2017.