IAS 2017 — ARV en injection: Cabotégravir plus rilpivirine, l’étude LATTE-2 à la 96e semaine

L’efficacité de l’association par voie orale, cabotégravir et rilpivirine (CAB + RPV) a été démontrée à S144 dans l’étude LATTE-1. Les données de LATTE-2 à S48 ont permis de mettre en place l’évaluation du schéma CAB long acting (LA) + RPV LA en intramusculaire toutes les 4 ou 8 semaines dans les études de phase III.

Figure 1

Le design de l’étude est le suivant (figure 1). Les objectifs principaux sont d’évaluer l’innocuité et l’efficacité de CAB LA + RPV LA en traitement d’entretien. Les caractéristiques à l’inclusion sont les suivantes : âge médian 35 ans, 8 % de femmes, charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. médiane à 4,4 log copies/ml et CD4 médian à 489/mm3. Les résultats en termes d’efficacité sont représentés dans la figure suivante (figure 2)

Figure 2

À 96 semaines, 2 patients étaient en échec virologique (87 et 118 copies/ml) dans le bras IM toutes les 8 semaines : 1 sans résistance à S4 et 1 avec des mutations INIINI Les inhibiteurs de l’intégrase, ou anti-intégrases sont l'une des dernières classes d’antirétroviraux. Ils agissent en empêchant le VIH d’intégrer son message génétique dans celui de la cellule cible. Ces médicaments ont un profil de résistances différent des autres molécules, ce qui les rend intéressants en cas de multi-résistances face aux autres traitements. + NNRTINNRTI Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI en Français ou «non-nucleoside reverse transcriptase inhibitors», NNRTI, en anglais) ont un effet inhibiteur direct sur la transcriptase inverse (TI) du VIH-1 en formant une liaison réversible et non compétitive avec l'enzyme. La nevirapine, la delavirdine et l'efavirenz sont des NNRTI. à S48. Aucun échec virologique n’a été rapporté dans le bras IM toutes les 4 semaines et 1 à S7 dans le bras voie orale sans mutation de résistance.

99 % des événements liés à l’injection étaient légers (84 %) ou modérés (15 %) et 89 % ont été résolus dans les 7 jours essentiellement des douleurs (66 %), nodules (8 %), oedème (6 %) et prurit (6 %). Deux (bras IM 8 semaines) des 230 sujets (< 1 %) ont interrompu leur traitement de ce fait. 85 % des patients dans le bras 8 semaines, 76 % dans le bras 4 semaines et 76 % dans le bras voie orale sont satisfaits de leur traitement. À la question, souhaitez-vous poursuivre le traitement : 89 %, 88 % et 43 % respectivement le souhaitent.

L’utilisation par voie injectable de l’association CAB LA + RPV LA, administré toutes les 4 ou 8 semaines, permet de maintenir une charge virale de VIH-1 < 50 copies/mL. Les injections demeurent relativement complexes: deux seringues différentes et donc deux sites d’injection.

D’après Eron J et al., abstr. MOAX0205LB. L’article est publié ce jour dans The Lancet : Margolis DA et al. Long-acting intramuscular cabotegravir and rilpivirine in adults with HIV-1 infection (LATTE-2): 96-week results of a randomised, open-label, phase 2b, non-inferiority trial DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(17)31917-7.

Gilles Pialoux et l’équipe du e-journal, Jean-Philippe Madiou, Guillaume Gras et Valérie Martinez, couvrent à Paris la 9e conférence de l’IAS, du 23 au 26 juillet 2017.