Progrès dans le domaine des vaccins contre le VIH: De nouveaux essais sur l’homme d’ici à 2016?

Une étude dans laquelle des volontaires en Afrique du Sud on reçu RV144, le seul vaccin qui jusqu’ici a montré de l’efficacité dans la prévention du VIH, a constaté une réponse immunitaire plus importante chez les volontaires d’Afrique du Sud, par rapport aux volontaires de l’étude initiale en Thaïlande. Une nouvelle étude, HVTN100, qui commencera en janvier, donnera à d’autres sud-africains une version de RV144 spécifiquement adaptée aux sous-types de VIH les plus communs en Afrique du Sud plutôt qu’en Thaïlande. Si, en conséquence, la réponse immunitaire est plus forte, une grande étude d’efficacité est prévue pour 2016.

Une étude de la réponse immunitaire des participants à l’étude thaïlandaise qui avaient reçu une dose de rappel de RV144 huit ans après le vaccin initial a montré que la réponse des anticorps générés pouvait uniquement neutraliser (c’est à dire empêcher d’infecter les cellules) les souches de VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. qui n’avaient pas développé de résistance aux attaques du système immunitaire humain. Cependant, il y avait des signes prometteurs comme quoi les rappels poussaient le système immunitaire de certaines personnes à développer des anticorps neutralisant à large spectre, qui peuvent désactiver la plupart des souches de VIH.

Une autre étude sur l’homme, qui commencera peut-être en 2016, sera une étude plus petite, où le vaccin administré enveloppe les antigènes du VIH (les protéines de signalisation) dans l’enveloppe d’un autre virus, le CMV (cytomégalovirus).Ce vaccin fonctionne non pas en empêchant l’infection au VIH mais en contenant les infections de façon à ce qu’elles deviennent inoffensives et, dans la plupart des cas, qu’elles disparaissent entièrement de l’organisme. Parmi un groupe de singes auxquels on avait passé le virus et qui avaient ensuite été infectés par la version simienne du VIH (VIS), 60% sont désormais libres d’infection trois ans plus tard. Cette année, des expériences examineront si le vaccin, lorsqu’il est administré aux singes déjà infectés au VIS, fonctionnera comme un médicament et leur permettra de rester en bonne santé sans traitement antirétroviral. Si c’est le cas, des essais sur l’homme pourraient commencer en 2016.

Commentaire: La progression lente du développement d’un vaccin contre le VIH conduit parfois à douter qu’on arrivera à en développer un. Ces progrès sont lents parce que le VIH, en tant que virus qui a si intelligemment détourné la réponse immunitaire normale contre les virus pour se reproduire, est un ennemi beaucoup plus subtil que les virus impitoyables mais relativement simples comme l’Ébola. Le développement d’un vaccin contre le VIH implique des découvertes scientifiques fondamentalement inédites et est comparable dans sa complexité à un grand projet spatial. Malgré tout, les dernières recherches continuent de progresser, à la fois en améliorant les approches établies telles que RV144 et grâce aux découvertes imprévisibles tel que le vaccin contre le CMV.

> Traduction de Sylvie Beaumont. 

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