Prévention — Une observance élevée, une grande efficacité et une couverture étendue parmi les populations très exposées nécessaires pour que la PrEP soit abordable

Une étude sur New York City qui a modelé l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition a obervé que, pour être abordable, la PrEP devra étroitement cibler les HSH les plus à risque de VIH. Dans cette population cible, le niveau d’utilisation devra être très élevé. Une diminution du prix du Truvada, la pilule combinée de ténofovir/emtricitabine actuellement utilisée pour la PrEP, aiderait aussi. 

Plusieurs scénarios ont été considérés et les résultats ont montré que si la PrEPPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®. pouvait éventuellement être rentable au prix actuel du Truvada, elle ne serait économique que si le prix américain actuel était réduit de moitié. Même dans ce cas, il faudrait une utilisation presque universelle chez les hommes gays les plus à risque.

Le modèle n’a trouvé aucun scénario où la PrEP serait rentable si elle était offerte aux hétérosexuels courant des risques élevés et presqu’aucun si elle était offerte aux consommateurs de drogues injectables.

Le coût de la PrEP, si elle était offerte à la population générale, serait énorme, et pas du tout économique. Si la PrEP était offerte à l’ensemble de la population séronégative, le modèle prédit qu’elle permettrait d’éviter 29% des infections au VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. à un coût de 52 milliards de dollars par an par infection évitée. Si elle était offerte à tous les HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.  elle permettrait d’éviter en tout 19% des infections au VIH et coûterait 1,24 million par infection évitée. Mais si elle visait spécifiquement les HSH qui ont des « partenaires multiples et simultanés », elle coûterait 740 000 dollars par infection évitée à un coût annuel net de 467 millions par an.

Si la PrEP est modélisée pour être efficace à 75%, au lieu de 44%, reflétant ainsi l’adhésion plus élevée des sites américains participant à l’étude iPrEx, elle pourrait éviter 22% des infections au VIH pour le même coût, ce qui placerait la PrEP dans le domaine de la rentabilité.

Si le prix du médicament était réduit de moitié et la couverture chez les hommes gays courant des risques élevés était aussi élevée que 70%, la PrEP commencerait alors à faire économiser de l’argent: Le programme de PrEP coûterait moins qu’un traitement antirétroviral à vie pour les infections au VIH qui se seraient autrement produites.

La même modélisation n’a pas été faites au Royaume-Uni, mais les chiffres obtenus par aidsmap.com montre que si la PrEP était prise par 30% des hommes gays se présentant dans les cliniques de santé sexuelle avec une infection sexuellement transmissible aigue (ce qui est fortement associé à un risque élevé d’infection ultérieure au VIH), le coût de la PrEp ne serait pas plus de £38 000 par infection évitée et probablement moins si le coût actuel du Truvada et des soins au Royaume-Uni est utilisé. Ceci se rapproche du seuil de rentabilité généralement utilisé de £30 000.

Commentaire: Ce modèle suggère que la PrEP peut être rentable et même économique dans les pays riches où le prix des médicaments est élevé. Cependant, pour que ce soit le cas, son utilisation doit être limitée aux personnes qui en ont le plus besoin et l’adhésion doit être maintenue et le prix du médicament doit tomber, probablement beaucoup, ce qui n’est pas probable avant 2017/2018 au plus tôt, lorsque le brevet du ténofovir aura expiré.  

> Traduction de Sylvie Beaumont.

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