Tabac — Dépendance à la nicotine

Considérons un instant la polémique sur la dépendance au tabac. En 2009, une recherche israélienne démontre que la dépendance à la nicotine est un mythe développé «à partir d’un mélange malsain d’intérêts politiques, économiques et de considérations morales» qui a donné «un énorme élan financier à l’industrie pharmaceutique en fournissant à la fois l’explication rationnelle et le marché pour les produits de substitution».

Vous n’en croyez pas vos yeux ? Pourtant réfléchissez à ces trois choses que confirment toutes les études: les fumeurs n’aiment pas la nicotine, les substituts nicotiniques ne diminuent pas plus l’envie de fumer que des placebos et les antagonistes de la nicotine ne provoquent pas de syndrome de sevrage.

Bien que peu médiatisés, ces résultats ont forcé les scientifiques de tout bord à admettre que la nicotine n’était pas responsable de la dépendance au tabac. Mais ensuite les avis divergent. Daret Frenk1FrenkH, DarR. L’addiction à la nicotine. In: Lesnouvellesaddictions. éditions Scalli, 2007., les deux psychologues auteurs de l’étude, en concluent que la dépendance au tabac est, en réalité, une «routine comportementale» qui pourrait s’assimiler à une addiction sans drogues. Les neuroscientifiques concluent que si ce n’est pas la nicotine, la cigarette contient forcément une autre substance responsable ou coresponsable de l’addiction2Abadie J. Pourquoi il est si difficile d’arrêter de fumer. Les dossiers de la Recherche, oct-nov.2013.. Pourtant, en l’état actuel des connaissances, on ne peut pas trancher cette question. Psychologues ou neuroscientifiques se contentent finalement de prêcher pour leur paroisse: les positions qu’ils défendent ne reflètent que leur idéologie.