Tasp et RDR — Faire du traitement en prévention une réalité pour les usagers de drogues injectables

Les usagers de drogues injectables risquent d’être laissés pour compte malgré les efforts de nombreux pays pour étendre le traitement antirétroviral, à moins de faire des efforts supplémentaires pour développer des services appropriés, ont avisé les orateurs d’une conférence récente à Londres, « Contrôler l’épidémie du VIH avec des antirétroviraux : Du consensus à la mise en oeuvre »

L’atteinte d’un taux très élevé de suppression virale parmi les usagers de drogues injectables présente un ensemble de défis distincts ayant trait à l’engagement dans les soins et à l’adhésion au traitement. Aux Etats-Unis, par exemple, les usagers de drogues injectables sont plus susceptibles d’être incarcérés, de ne pas avoir d’assurances santé, de ne pas toujours voir le même médecin lorsqu’ils accèdent aux systèmes de santé et d’avoir des problèmes de toxicomanie qui ont des conséquences néfastes sur l’adhésion au traitement.

Les recherches ont également indiqué une forte tendance parmi les médecins à retarder le traitement antirétroviral chez les usagers de drogues injectables, même s’ils ont immédiatement besoin d’un traitement.

Cependant, l’accès au traitement est si faible pour l’instant, qu’une amélioration et des répercussions bénéfiques sur la prévention sont extrêmement probables. La province canadienne de la Colombie britannique est souvent citée pour démontrer l’impact de la politique « rechercher et traiter » sur les nouveaux diagnostics.

La province a observé un déclin de 1% dans le nombre de diagnostics de VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. pour chaque augmentation de 1% de la couverture thérapeutique. Les améliorations ont été les plus marquées chez les usagers de drogues injectables.

Malgré tout, les autres provinces canadiennes n’ont pas suivi la même politique, influencées par les politiciens fédéraux qui ont une attitude moralisatrice à ce sujet.

Commentaire: En Colombie britannique, les services de réduction des risques, dont un centre d’injection surveillé, se sont considérablement agrandis pendant la même période d’expansion de l’accès au traitement. Il est probable qu’il y ait eu des synergies entre les deux programmes, ce qui pourrait expliquer pourquoi le nombre de nouvelles infections au VIH a chuté davantage parmi les usagers de drogues injectables que dans les autres groupes. En outre, l’approche de la province pour améliorer l’accès au traitement consiste à s’attaquer aux obstacles tels que la toxicomanie, la santé mentale et l’itinérance. Les services holistiques qui abordent l’ensemble des questions de santé et des problèmes sociaux sont plus susceptibles de réussir à retenir les individus qui s’injectent de la drogue.

Liens associés

> Voir l’article intégral sur aidsmap.com (en anglais)
> Voir tous nos reportages sur la conférence de Londres (en anglais)

> Traduction de Sylvie Beaumont.