Journée mondiale de lutte contre le sida — Rencontre : «Après 5 ans de sommeil, la RDR liée aux drogues va-t-elle progresser en 2013?»

A l’occasion de la journée mondiale du Sida 2012, la chaire d’addictologie du Cnam (département DISST) organise en partenariat avec Aides et Vih.org/Swaps une rencontre sur la réduction des risques (RDR) liée au drogues le jeudi 29 novembre 2012, de 15h00 à 17h30, au Conservatoire National des Arts et Métiers .

> Le programme complet et les intervenants sur Vih.org/rdr2012.

L’arrivée du SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. en 1981, ses ravages chez les usagers injecteurs, nous ont forcé à ouvrir les yeux sur la familiarité des drogues pour toute société, la possibilité d’en atténuer les conséquences négatives par une stratégie qui reconnaît le droit de l’usager à être protégé, sa capacité à s’emparer des moyens mis à sa disposition, c’est la réduction des risques et ça marche. Ça marche, mais le dragon domestique renaît sans cesse sous de nouvelles formes, renouvelant les effets, créant de nouveaux usages, générant de nouveaux dangers. Pour les acteurs de santé, politiques, professionnels, militants, nous devons questionner nos points de vue, nos stratégies, nos outils.

L’émergence de nouveaux produits de synthèse essentiellement dérivés de type cathinone, l’un des principes psychoactif du Khat, truffé de dénominations et largement disponibles sur le net (MMC, M-cat, Miaou, 4-MEC…), mais aussi à des nouvelles pratiques d’injection, baptisée Slam, accompagnant des pratiques sexuelles à haut risques chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) n’échappent pas à la règle. La question est aujourd’hui de savoir s’il s’agit d’un épiphénomène ou d’une véritable «slam fever»?

Une première enquête conduite avec AIDES, l’Association des Médecins Gays et l’INVS a été mise en place en 2012 pour cerner l’ampleur, les contours, les significations du phénomène par une ethnographie de terrain. La multiplication et l’apparition de multiples produits (sous couvert de sels de bains ou d’engrais pour bonzaï par exemple) pose la question de comment investir la toile pour proposer information et réduction des risques? Comment s’immiscer dans le couple drogue-sexe, couple qui s’accomplit entre adultes, bien dans leur peau, dans des lieux privés, loin de l’ingénierie préventive? Nos modèles de RDR sont-ils ringards, nos volontés d’intervenir partout sont-elles seulement de l’activisme?

C’est le thème central et innovant de la première rencontre sur la «RDR» dans son aspect pluriel, organisée dans le sillage de la journée mondiale contre le sida 2012, conjointement par vih.org et Swaps, le Conservatoire des Arts et Métiers (CNAM) et l’association AIDES.