IST — La LGV progresse en Europe, principalement chez les gays séropositifs

Apparition en République tchèque, doublement des cas notifiés par l’Agence de Santé publique de Barcelone, en Espagne. Deux articles d’Eurosurveillance (Vol. 17, n° 2, 12 janvier 2012) montrent que la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) continue à se propager en Europe, plus particulièrement chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et vivant avec le VIH.

La LGV est due à une bactérie, Chlamydia trachomatis, par ailleurs responsable de nombreuses infections génitales. Non traitée, la LGV peut entraîner des complications.

Du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2011, 139 cas de LGV ont été déclarés chez les habitants de Barcelone. Sur ces 139 cas, 70 ont été diagnostiqués et rapportés pendant la seule année 2011, dont 31 entre juillet et septembre (44% des cas 2011 ; 22% des cas totaux). Il s’agit du pic épidémiologique le plus important depuis 2004. Tous les hommes touchés en 2011 sont des HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.  Ils ont en moyenne 35 ans. 94% d’entre eux sont séropositifs pour le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. 22% ont eu une infection sexuellement transmissible (IST) dans les douze mois précédant le diagnostic de LGV et 48% n’ont pas utilisé de préservatif lors de leur dernier rapport sexuel.

> Lymphogranuloma venereum: a hidden emerging problem, Barcelona, 2011 (pdf, 216Ko) / H. Vargas-Leguas et al. – Eurosurveillance, 12 janvier 2012, vol. 17, n° 2. – Pp. 2-4.

Entre février 2010 et février 2011, les quatre premiers cas de LGV ont été diagnostiqués et déclarés en République tchèque. Les quatre sont rapportés chez des HSH séropositifs pour le VIH. Ceux-ci utilisent tous des jouets sexuels, ont de multiples partenaires et/ou des antécédents d’IST.

> First detection of Chlamydia trachomatis LGV biovar in the Czech Republic, 2010-2011 (pdf, 152Ko) / D. Vanousova et al. – Eurosurveillance, 12 janvier 2012, vol. 17, n° 2. – Pp. 5-7.

En France, le dernier bulletin des réseaux de surveillance des ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  a présenté les données au 31 décembre 2010 concernant la LGV. Après une légère diminution en 2009, le nombre de cas déclarés en 2010 remonte pour atteindre celui de 2008. 99% des cas concernent des homo/bisexuels masculins, de 38 ans en moyenne. L’association avec la séropositivité VIH diminue depuis peu. Elle concernait 92% des cas pour la période 2004-2008 et ne concerne plus que 83% des cas en 2009-2010.

> Lymphogranulomatoses vénériennes rectales / InVS (Institut de Veille Sanitaire), France. – Bulletin des réseaux de surveillance des IST: données au 31 décembre 2010. – Décembre 2011. – Pp. 16-17.