Numéro spécial — « Actualités dans le VIH »: un dossier de La lettre de l’Infectiologue

Le dernier numéro de La Lettre de l’Infectiologue (tome 26, n° 5) consacre son dossier thématique à l’infection à VIH/sida. Introduit par un éditorial qui évoque les liens entre charge virale et transmission sexuelle du VIH, il se compose d’un ensemble de quatre articles, dont un par le rédacteur en chef de Vih.org Gilles Pialoux, complété par une fiche pratique.

J. Ghosn effectue un état des lieux des connaissances mais aussi des incertitudes et des manques de données sur la corrélation entre charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. (CV) plasmatique et CV séminale d’une part, spermatique d’autre part. Elle pose la question du risque résiduel de transmission en population homosexuelle.

N. Vabret et T. Mourez réalisent une mise au point sur la recherche d’un vaccin préventif contre le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. Ils rappellent les objectifs de la vaccination, abordent les modèles animaux, détaillent la nature des vaccins candidats, soulignent les obstacles rencontrés et présentent les résultats des derniers essais.

G. Pialoux explique les nouveaux outils de prévention contre le VIH qui comprennent la circoncision, la prophylaxie pré-exposition au VIH (PrEP), c’est-à-dire l’utilisation d’antirétroviraux (ARV) chez des personnes à haut risque de contamination, et, de façon plus large, l’utilisation du traitement anti-VIH selon le principe que « plus les gens dans une communauté sont traités et bien traités, moins le virus circule« . L’auteur analyse les résultats des grandes études de PrEP: Caprisa 004, Iprex, FemPrEP, Partners/PrEP et étude TDF2. Il rappelle qu’il s’agit non de remplacer une forme de prévention par une autre mais d’envisager des « stratégies de prévention combinée« .

V. Martinez synthétise les données concernant les lymphomes associés au VIH, lymphomes malins non hodgkiniens d’une part, lymphomes hodgkiniens d’autre part. Elle en précise l’anatomopathologie, les mécanismes physiopathologiques, la présentation clinique et le pronostic. Elle en détaille le traitement en insistant sur les interactions médicamenteuses entre antirétroviraux et antinéoplasiques.

J.-P. Viard expose les rapports entre statut en vitamine D et infection à VIH. Il pointe la fréquence et les facteurs associés à la carence en vitamine D chez les PvVIHPVVIH Personne vivant avec le VIH celle-ci étant liée à la survenue d’événements cliniques. « Le rôle joué par la vitamine D dans l’activation des cellules T et les liens établis entre déficit en vitamine D, inflammation et activation de la coagulation pourraient expliquer ces associations cliniques. »  L’auteur souligne la nécessité d’études complémentaires sur les hypothèses posées.

P. Faucher résume dans une fiche pratique la conduite à tenir en matière de contraception chez la femme vivant avec le VIH.

> Dossier thématique: actualités dans le VIH / J.-L. Meynard, dir. – Lettre de l’Infectiologue (La): de la microbiologie à la clinique, vol. 26, n° 5, septembre-octobre 2011. – Pp. 160-186.