Lutte contre le sida — Déclaration de l’Onu : Des objectifs audacieux

Le 10 juin 2011 s’est achevée à New York, la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le sida. A cette occasion, la Déclaration politique sur le VIH/sida : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida (PDF, 101Ko), adoptée, fixe des objectifs audacieux. Et forcément coûteux.

Ces objectifs, fixés à l’horizon 2015, veulent susciter une nouvelle dynamique dans la riposte à l’épidémie:

– la réduction de moitié des infections au VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. chez les consommateurs de drogues injectables d’ici à 2015;
– Réduire de 50% le nombre de contaminations par voie sexuelle;
– Porter à 15 millions le nombre de personnes sous traitement;
– Eliminer la transmission mère-enfant dans les 5 prochaines années.

Enfin, les Etats entendent renforcer la prévention en direction des populations à haut risque, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les usagers de drogues et les professionnels du sexe. Un première, connaissant les réticences de certains états et la répression dont sont victimes ces minorités.

Act Up-Paris avait réagi avant même que la déclaration politique ne soit rendue publique et dénonçait dès le 9 juin que, «après 30 ans d’épidémie, le Vatican, l’Iran, le Bénin et l’Egypte et d’autres ont lutté, comme en 2001 et 2006, pour dénier aux groupes les plus vulnérables (les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurSEs du sexe et des usagerEs de drogues injectables) leur dignité et leur droit à des services de prévention et de soins».

L’Onusida a été le premier à se féliciter du contenu de cette déclaration: «Ces objectifs concrets et réalistes vont redonner espoir aux 34 millions de personnes qui vivent avec le VIH et à leurs familles», a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif. «En s’appuyant sur la responsabilité partagée, le monde doit aujourd’hui investir des fonds suffisants pour que nous n’ayons pas à en payer le prix éternellement.»

La question du financement

Ces objectifs ne sont atteignables que si les Etats membres respectent leurs engagements de contribuer à hauteur de 22 à 24 milliards de dollars à la lutte contre l’épidémie dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Ceci dans un contexte de compression budgétaire international.

Dans un communiqué commun, Aides et Coalition PLUS appellent Nicolas Sarkozy, président du G20, à convoquer d’urgence un sommet international pour se répartir les sommes manquantes. Pour Emmanuel Trénado, Directeur Adjoint de Aides, «c’est une question de cohérence : pour relever le défi sanitaire dans le temps imparti, il faut débloquer les ressources nécessaires, en urgence. Les pays riches doivent se partager clairement le fardeau».

Le mardi 14 juin, l’Assemblée nationale française a adopté la proposition de résolution européenne pour une taxation des transactions financières (TTF). Le texte prévoit l’instauration d’une taxe de 0,05% couvrant la totalité des transactions financières. A priori, cette taxe devrait être au service des financements innovants, notamment pour le développement et la lutte contre le changement climatique.

Aides et Coalition PLUS souhaitaient à cette occasion
que «la volonté de Nicolas Sarkozy d’allouer la TTF au développement et au climat doit être reflétée dans la loi»; «Elle ne doit pas venir se substituer aux engagements pré-existants de la France envers les pays pauvres».

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