Burkina Faso — HSH en Afrique : Un atelier pour sensibiliser

Du 14 au 18 mars 2011 a été organisé à Ouagadougou, Burkina Faso, un atelier intitulé : Comprendre et travailler avec les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) pour une prévention combinée et une prise en charge globale des IST et du VIH. Cet atelier proposé par le Réseau Africain des Formations sur le VIH/sida (RAF-VIH) dans le cadre du programme de formation continue des acteurs de la lutte contre le VIH qu’il développe, a pour objectif général d’améliorer la compétence et l’engagement des professionnels de santé et des intervenants psychosociaux dans leur travail auprès des HSH. Une première en Afrique francophone subsaharienne.

A l’heure où les pays comprennent la nécessité de concentrer les interventions de prévention et de soins sur les populations les plus exposées au risque du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. et des ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  il était important pour le RAF-VIH de développer un module de formation traitant spécifiquement de la situation des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Les données existent qui démontrent l’impact de ces interventions ciblées sur la dynamique de l’épidémie et nous devons absolument déployer tous les efforts possibles pour former les acteurs de la lutte à travailler au contact de ces populations hautement vulnérables.

«C’est le sens de l’engagement du RAF-VIH, qui avec le soutien de Sidaction, l’OMS, l’ONUSIDA, le PNUD et la Coopération française a réuni quelques uns des meilleurs experts internationaux sur cette thématique pour construire un module francophone innovant susceptible d’être utilisé partout où des acteurs de formation voudront le faire», affirme Dr Jean-Baptiste Guiard-Schmid, l’un des coordonnateurs de la formation. Trente-cinq acteurs de la lutte contre le VIH, professionnels de santé et psycho-sociaux, issus de structures de santé publiques, privées ou d’organisations de la société civile (militants associatifs et communautaires) issus de 12 pays de l’Afrique Centrale et de l’Ouest auront l’occasion d’aborder durant ces cinq jours de formation des aspects tels que les aspects socio-anthropologiques de la sexualité entre hommes ; les déterminants de la vulnérabilité, de la stigmatisation et de la discrimination ; la santé mentale ou encore la planification opérationnelle des interventions en direction des HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. 

Témoignages

«Cette formation a été un plus pour moi dans la mesure où elle m’a permis de renforcer mes capacités, en particulier dans la prise en charge du VIH, des IST auprès des HSH. Elle nous a permis de comprendre le vécu quotidien de ces personnes, et de comprendre la stigmatisation et la discrimination qu’elles vivent et qui représentent des facteurs de vulnérabilité face au VIH. Elle a éveillé notre conscience de l’égalité des droits à l’accès aux soins», déclare Siby Sidi, médecin au Mali.

«Actuellement à Abidjan, on démarre un programme de prévention pour lequel j’ai été recruté pour travailler comme pair éducateur. J’avais déjà été formé mais quand j’ai entendu parler de formation à la prévention combinée, je me suis dit que cette formation tombait à pic. Nous allons intégrer désormais dans nos actions sur le terrain le soutien psychologique qui n’est accessible qu’au Centre de prise en charge», affirme Bienvenu N., intervenant au sein d’une organisation identitaire en Côte d’Ivoire.

Le RAF-VIH, qui réunit une quinzaine de formations diplomantes et/ou qualifiantes africaines francophones dans le champ du VIH (sur des thématiques telles que la prise en charge globale du VIH, la biologie du VIH, la gestion des approvisionnements pharmaceutiques, etc.) constitue le « Knowledge hub » pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre soutenu par l’OMS et la GIZ/BACKUP Intiative.