Dépistage — Quels usages du dépistage en 2010? Une enquête de Sida Info Service

Qui se fait dépister ? Pour quelle(s) raison(s) ? Où ? Quelles sont les autres IST recherchées ? Quelles difficultés face au dépistage ? Alors que les stratégies de dépistage du VIH en France évoluent, Sida Info Service publie les résultats d’une enquête réalisée via internet en juin-juillet 2010 avec, pour objectif, de préciser son utilisation. 

Qui se fait dépister ? Pour quelle(s) raison(s) ? Où ? Quelles sont les autres ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  recherchées ? Quelles difficultés face au dépistage ? Alors que les stratégies de dépistage du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. en France évoluent, Sida Info Service publie les résultats d’une enquête réalisée via internet en juin-juillet 2010 avec, pour objectif, de préciser son utilisation.

>Télécharger Quels usages du dépistage en 2010? (PDF, 476 Ko).

Le questionnaire de l’enquête a été relayé par le site de SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. Info Service et par plusieurs sites communautaires. Sur les 1357 répondants, plus des trois quarts (77,3%) sont des hommes et trois quarts de ces hommes (77,5%) ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Les trois quarts des participants (75,6%), près de huit hommes sur dix (77%) et plus de quatre HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.  sur cinq (81,9%) ont effectué au moins une fois un dépistage du VIH. Chez les HSH, le recours au dépistage est plus fréquent : 62,3% en ont effectué au moins un au cours des douze derniers mois et 25,7% plusieurs.

Des écarts importants apparaissent dans les prises de risque ayant incité au dépistage, en fonction de l’orientation sexuelle, du sexe et de l’âge. Les hétérosexuels évoquent plus une prise de risque majeur entre 30 et 39 ans pour les femmes et entre 40 et 49 ans pour les hommes. Les HSH signalent plus de prise de risque majeur suivie d’un test avant 29 ans. Les fellations, reçues ou pratiquées, sont évoquées deux fois plus par les HSH comme motif de dépistage.

Le dépistage est plus fréquemment réalisé en centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) en cas de prise de risque majeur ou par les plus jeunes. Pour plus d’un HSH sur deux (54,3%), une autre infection sexuellement transmissible (IST) a aussi été recherchée, principalement la syphilis et l’hépatite virale B.

De multiples freins au dépistage

Un quart des participants à l’enquête n’a jamais fait de test et les deux tiers d’entre eux évoquent une autre raison que l’absence de risque pour expliquer ce fait.

L’évaluation initiale du risque peut se révéler difficile et dépend non seulement des connaissances mais aussi de la perception de chacun.

Les démarches pour réaliser un test sont ignorées par plus d’un participant sur dix (13,6%) et par près de deux jeunes de moins de vingt ans sur dix. Un participant sur dix les connaît mais les jugent trop complexes et contraignantes, difficultés majorées pour les plus jeunes et en milieu rural.

Demander un test, évoquer sa sexualité, une prise de risque, le VIH, sont des sources de honte, de peur, de crainte du jugement.

La peur d’un résultat positif est le premier motif de non réalisation du test évoqué par les personnes conscientes d’avoir pris un risque.

Certains participants considèrent qu’ils ne peuvent pas aller faire un test à chaque fois du fait de la multiplicité de ces prises de risque.

La remise des résultats peut être source d’angoisse. Elle n’est pas accompagnée d’explications huit fois sur dix dans les laboratoires.

TDR et autotest:
Une majorité des participants intéressée

Pour rappel, en France, les tests de dépistage rapide (TDR) sont réalisés depuis peu et les autotests non autorisés à la vente mais disponibles via internet.

Plus de la moitié des répondants (55,6%) serait tentée par un TDR et plus de quatre sur cinq (83,7%) par un autotest. La rapidité de ces tests est évoquée en premier mais, pour certains participants, cette notion est ambiguë et il existe une confusion entre rapidité de lecture du test, et donc du résultat, et réduction du délai de réalisation du test après un risque. La simplification des démarches est aussi notée comme attractive.

Une idée de liberté, séduisante pour beaucoup, est associée à ces tests, en particulier aux autotests. Mais cette liberté est assortie de la crainte d’être seul face au test, à sa réalisation, à son interprétation et, surtout, à son résultat. Dès que les participants évoquent la possibilité d’un résultat positif, les questionnements surgissent.

Les auteurs du rapport concluent que, devant la variété des usages du dépistage et des réticences face au test, «il devient incontournable de diversifier les offres de dépistage».

> Quels usages du dépistage du VIH et des IST en 2010? (PDF, 476 Ko) / M. Coudray, E. de Carvalho, Sida Info Service. – 2010. – 16 p.
> Quels usages du dépistage du VIH et des IST en 2010? : synthèse de l’enquête (PDF, 404 Ko) / M. Coudray, E. de Carvalho, Sida Info Service. – 2010. – 6p.